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Un mystérieux bateau échoué en Roumanie pourrait être la dernière arme ukrainienne pour couler la flotte russe

En mer Noire, l’efficacité des drones de surface navals ukrainiens n’est plus à prouver. Les succès répétés de la marine ukrainienne à décimer la flotte russe depuis plusieurs mois sont une véritable humiliation pour Moscou, qui pensait avoir fait le plus dur dès le début de son invasion en anéantissant le gros de la flotte ukrainienne.

Le seul inconvénient de ces petits bateaux kamikaze sans pilote pourrait être leur puissance de frappe. Une seule charge explosive embarquée ne suffit généralement pas à couler un navire, obligeant les soldats ukrainiens à lancer des essaims de drones maritimes et à attaquer en groupe, explique le journaliste David Axe dans un article pour Forbes.

Mais la situation est peut-être en train de changer. Au cours de la première semaine d’avril, les autorités roumaines ont découvert un étrange bateau pneumatique échoué près de la municipalité de Tuzla, au sud-est de la Roumanie, sur la côte ouest de la mer Noire. Remorquée jusqu’au port voisin de Constanța, l’épave a ensuite été analysée par des experts mandatés par le gouvernement roumain, mercredi 3 avril.

Selon le spécialiste et analyste militaire HI Sutton, l’engin serait une version modifiée d’un bateau américain (AM-800) de type Zodiac, utilisé pour des missions de recherche et de sauvetage – un bateau fourni en plusieurs exemplaires par les Etats-Unis à l’Ukraine. . Equipé d’un brouilleur radio selon les médias roumains, le drone maritime était sûrement également équipé d’une ogive, qui aurait été trouvée non loin de la zone d’échouage et qui provient d’un vieux missile anti-navire soviétique (le P-20 Styx, selon son code OTAN).

À bord

Malgré cet ensemble de présomptions, rien ne permet de confirmer que ce nouveau drone naval de surface appartient à l’Ukraine. Si tel était le cas, le pays se doterait d’un nouveau type d’arme, capable de couler des navires en une seule attaque. « Et peut-être aussi détruire les travées des ponts en acier et en béton »précise Forbes, qui rappelle la volonté non dissimulée de Kiev d’attaquer une nouvelle fois le pont stratégique du détroit de Kertch, qui relie la Crimée occupée au sud-ouest de la Russie et qui a déjà été touché en octobre 2022 et en juillet 2023.

Il ne serait pas aberrant que l’Ukraine cherche à accroître sa puissance de feu en mer Noire. Il a par exemple fallu une dizaine de petits drones navals de surface pour couler le navire de débarquement russe Caesar Kounikov, le 14 février. Une méthode risquée et fastidieuse.

« La bataille a duré vingt minutes, a expliqué un survivant russe par César Kounikov. Quatre des dix drones navals ont été détruits. Le cinquième drone a touché le Caesar Kounikov à l’arrière, immobilisant le navire. Après cela, les drones n°6, 7, 8 et 9 ont à leur tour percuté le navire sur le côté gauche, au milieu et plus près de la poupe, dans le but de renverser le navire.

Avec un drone naval de surface plus grand et plus puissant, les opérateurs n’auraient plus besoin de percer la coque avec plusieurs dispositifs initiaux, pour ensuite se faire exploser dans le bateau ciblé. Il suffirait d’une seule explosion bien placée pour y mettre un terme. L’avenir proche devrait nous dire si ce mystérieux bateau échoué sur les côtes roumaines préfigure ce type de bataille navale.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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