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La Russie accusée par les Etats-Unis d’avoir utilisé des armes chimiques

Dans un communiqué officiel, les États-Unis accusent la Russie d'avoir utilisé des armes chimiques pour envahir l'Ukraine.  Photo d'illustration du président russe Vladimir Poutine.
MIKHAIL METZEL / AFP Dans un communiqué officiel, les États-Unis accusent la Russie d’avoir utilisé des armes chimiques pour envahir l’Ukraine. Photo d’illustration du président russe Vladimir Poutine.

MIKHAIL METZEL / AFP

Dans un communiqué officiel, les États-Unis accusent la Russie d’avoir utilisé des armes chimiques pour envahir l’Ukraine. Photo d’illustration du président russe Vladimir Poutine.

INTERNATIONAL – Champs de bataille enfumés par des gaz toxiques. Les États-Unis accusent Moscou d’avoir utilisé au moins deux types d’armes chimiques dans le cadre de leur invasion de l’Ukraine. Le Département d’État, l’agence gouvernementale chargée de la politique étrangère et des relations diplomatiques du pays, a indiqué mercredi 1er mai dans un communiqué qu’il prenait des sanctions contre plusieurs entités russes.

Les Etats-Unis accusent d’abord la Russie d’avoir utilisé de la chloropicrine lors de ses attaques contre l’Ukraine. Les premières utilisations de ce gaz toxique remontent à la Première Guerre mondiale, lorsque les forces allemandes l’utilisaient contre les troupes alliées. Par ailleurs, Washington dénonce également l’usage russe de gaz lacrymogènes, habituellement déployés pour contrôler les foules et maintenir l’ordre.

« L’utilisation de ces produits chimiques n’est pas un incident isolé et est probablement motivée par la volonté des forces russes de déloger les forces ukrainiennes des positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille. »note le Département d’État.

Trois entités étatiques sanctionnées

Le Département d’État affirme qu’au moins 500 soldats ukrainiens ont dû être soignés pour exposition à des substances toxiques et qu’un d’entre eux a été tué par asphyxie grâce aux gaz lacrymogènes. Dès le début du conflit en Ukraine, des cas d’utilisation présumée d’armes chimiques par la Russie ont été signalés.

En avril 2022, deux mois après le début de l’invasion, le maire de Trostianets, en Ukraine, a déclaré que les forces russes avaient laissé des traces de gaz sarin et d’autres armes chimiques après avoir brièvement occupé la ville. Fin 2023, plusieurs militaires ukrainiens avaient témoigné CNN à propos de ce sujet. Enfin, en janvier, les autorités ukrainiennes ont accusé Moscou d’avoir utilisé «Grenades à la chloropicrine K-51» sur le champ de bataille.

Dans son communiqué de ce mercredi, Washington a donc annoncé qu’il sanctionnerait trois entités étatiques russes liées aux programmes d’armes chimiques et biologiques de Moscou, dont une unité militaire spécialisée qui a facilité l’usage de la chloropicrine contre les troupes ukrainiennes. Quatre entreprises russes soutenant les trois entités ont également été sanctionnées, précise le communiqué.

Les sanctions gèlent tous les avoirs américains appartenant aux entités ciblées et interdisent généralement aux Américains de faire des affaires avec elles.

Violation du traité international sur les armes chimiques

La dispersion de ces armes chimiques sur le sol ukrainien constitue une violation de la Convention sur les armes chimiques (CIWC), dénonce le Département d’Etat. Ce traité international, ratifié notamment par la Russie et les Etats-Unis, interdit la production, le stockage et l’usage d’armes chimiques. Il prévoit également la destruction des stocks existants.

« Le mépris persistant de la Russie pour ses obligations au titre du CIAC est cohérent avec les opérations visant à empoisonner Alexeï Navalny, Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novitchok »poursuit le Département d’État dans son communiqué.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, est décédé le 16 février, victime d’un grave empoisonnement qu’il attribue au Kremlin. L’ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal ont été empoisonnés en Angleterre en 2018.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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