Un géant pétrolier saoudien dépense plus d’un milliard de dollars en « sportswashing », selon un nouveau rapport – POLITICO

Une tendance mondiale

Aramco n’est pas la seule à investir des sommes colossales dans des événements sportifs mondiaux dans le but de légitimer sa production de combustibles fossiles et de commercialiser ses produits auprès de millions de fans de sport.

En comptant Aramco, les plus grandes entreprises du secteur des combustibles fossiles comme TotalEnergies et Shell et le géant pétrochimique Ineos ont injecté ensemble « au moins » 5,6 milliards de dollars par le biais de 205 accords de parrainage actifs, selon le rapport. La plupart de ces accords restent toutefois opaques, de sorte que leurs montants exacts, leur durée et leurs conditions sont inconnus.

« Le sportswashing n’est pas nouveau », a déclaré Orr, soulignant que cette pratique a été développée par les compagnies pétrolières occidentales pour éviter d’éventuels soulèvements dans les communautés locales aux prises avec les droits des travailleurs et la sécurité publique.

« Depuis des décennies, le sport est un outil très efficace pour vendre des choses, des boissons pour sportifs aux chaussures, des vols aux céréales », a-t-elle ajouté.

Selon l’étude, les sports qui attirent les plus grosses sommes sont le football, les sports mécaniques, le rugby et le golf.

Pour lutter contre le « sportswashing », les auteurs du rapport ont exhorté les organisations sportives comme la FIFA et le Comité international olympique à introduire des interdictions de parrainage des entreprises du secteur des énergies fossiles, à l’instar de celles qui sont en vigueur dans le secteur du tabac. Ils devraient également veiller à ce que les références écologiques des futurs donateurs soient examinées de près, ont ajouté les auteurs.

« Si le sport est utilisé comme un panneau d’affichage pour promouvoir les entreprises, les produits et les modes de vie qui alimentent le dérèglement climatique, il devient au mieux un obstacle à l’action climatique et au pire, il attise les flammes d’une planète qui se réchauffe », souligne le rapport.