Nouvelles

Arnaud Lagardère mis en examen pour abus de biens sociaux et abus de pouvoir

Le PDG Arnaud Lagardère, en février 2022 à Paris.

Le PDG du groupe Lagardère, Arnaud Lagardère, soupçonné d’avoir puisé dans les comptes de ses entreprises pour financer son train de vie et ses dépenses personnelles pendant plusieurs années, a été mis en examen lundi 29 avril par un juge d’instruction de Paris.

A l’issue d’une journée d’interrogatoire, il a été mis en examen pour « diffusion d’informations fausses ou trompeuses, achat de voix, abus de biens sociaux et abus de pouvoir, et non-dépôt des comptes »a précisé une source judiciaire. « Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de gestion et obligation de fournir une caution de 200 000 euros. »

L’homme d’affaires de 63 ans a été interrogé dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le Parquet national financier (PNF) en avril 2021 sur la base d’une plainte du fonds Amber Capital, selon un rapport de l’Autorité des marchés financiers (AMF). ainsi qu’un rapport du Haut Conseil des Comptes (H3C, aujourd’hui Haute Autorité d’Audit, H2A).

Arnaud Lagardère, qui a hérité de l’empire bâti par son père, Jean-Luc Lagardère, à sa mort en 2003, est soupçonné d’avoir « financer son train de vie et ses dépenses personnelles en puisant dans les fonds des sociétés Lagardère SAS et Lagardère », a détaillé une source judiciaire à l’Agence France-Presse (AFP). Depuis plusieurs années, ces entreprises « aurait notamment pris en charge les dépenses liées aux immeubles qu’il occupe ainsi qu’une dette de succession, et de nombreuses avances en compte courant ». Les faits ont été commis entre avril 2009 et décembre 2022.

En novembre 2019, La lettre (ex-Lettre a) avait révélé que M. Lagardère avait refusé de publier les comptes de sa holding personnelle, Lagardère Capital & Management (LCM), afin de ne pas « rendre publique votre situation financière personnelle, notamment votre niveau d’endettement ».  » Plusieurs fois « selon La lettreles actions du groupe détenues par M. Lagardère ont atteint une valeur inférieure à celle de sa dette, « créant une situation financière délicate vis-à-vis des créanciers ».

Selon une source proche du dossier, l’affaire repose sur des irrégularités comptables, restées du ressort des sociétés personnelles d’Arnaud Lagardère, et qui n’ont pas entraîné de préjudice financier pour le groupe Lagardère (médias, édition, distribution dans les gares et aéroports).

« Anomalies importantes »

L’ancien directeur général adjoint, Pierre Leroy, pilier du groupe, a été mis en examen le 10 avril pour « achat de voix, complicité d’abus de biens sociaux et présentation de comptes annuels inexacts »a indiqué la source judiciaire, confirmant une information partielle de Libérer. Interrogée par l’AFP, son avocate Céline Lasek n’a pas souhaité réagir.

Deux commissaires aux comptes ont été inculpés en mars pour complicité d’abus de biens sociaux. L’un, également poursuivi pour présentation de comptes inexacts et non-divulgation de faits criminels, a été radié par le H3C en avril 2023 pour « avoir certifié, sans réserve » les comptes de 2014 à 2018 malgré « anomalies significatives », selon la décision consultée par l’AFP. Il conteste sa révocation. « Il considère qu’il a fait son travail dans le respect des règles. Il n’a commis aucune faute, ni éthique ni, a fortiori, pénale.a déclaré son avocate, Frédérique Baulieu.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le commissaire aux comptes d’Arnaud Lagardère poursuivi par le régulateur

Le gendarme de la cour des comptes a ouvert une enquête fin 2019 et a notamment révélé 202 millions d’euros de flux financiers irréguliers entre 2014 et 2018, dont 42 millions d’euros de comptes courants débités par deux sociétés immobilières (SCI), 32 millions d’euros de dettes de succession et 6 millions d’euros de débit du compte courant d’Arnaud Lagardère.

Les ateliers du monde

Cours en ligne, cours du soir, ateliers : développez vos compétences

Découvrir

Dans la décennie qui suit le décès de Jean-Luc Lagardère, son héritier s’endette, vend la branche aéronautique d’EADS et vend plusieurs médias. En 2021, il renonce au mécénat d’actions, un statut créé par son père qui leur permettait à tous deux successivement de diriger le groupe Lagardère avec moins de 10 % du capital, précipitant ainsi le démantèlement de l’empire familial. En novembre 2023, la famille Bolloré et son géant des médias et de l’édition, Vivendi, prennent le contrôle du groupe Lagardère.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Et Vivendi finit par avaler Lagardère

Un autre aspect de cette affaire concerne une assemblée générale du groupe Lagardère en mai 2018, au cours de laquelle le Qatar, l’actionnaire de référence, a fait volte-face au dernier moment en modifiant son vote, d’abord en faveur d’Amber Capital, pour finalement soutenir la gouvernance. . Ce vote intervenait dans le cadre de la lutte d’influence entre Vincent Bolloré, allié d’Amber Capital, et Bernard Arnault, PDG de LVMH, qui soutenait Arnaud Lagardère.

Le Monde avec l’AFP

Réutiliser ce contenu

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page