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Un départ de TotalEnergies vers New York serait un coup dur pour la Bourse de Paris

Sur la place parisienne, les acteurs sont un peu abasourdis : TotalEnergies envisage de déplacer sa cotation principale à Wall Street. A l’heure où le Parlement planche sur un projet de loi pour renforcer l’attractivité financière de la France, et où les 27 pays européens plaident tous l’urgence d’une union des marchés de capitaux pour rattraper leur économie face à celle des Etats-Unis. , ce transfert de cotation serait de mauvaise forme.

Avec une capitalisation boursière de plus de 162 milliards d’euros, TotalEnergies est actuellement la deuxième pondération du CAC 40, derrière LVMH (propriétaire des Echos). Difficile de savoir si ce mouvement l’exclura de l’indice boursier. La décision est prise par le Conseil scientifique de Nyse Euronext qui décide quelles valeurs entrent ou sortent du CAC 40 et leurs règles sont peu formalisées. Ceci, même si les critères primordiaux sont identifiés comme la capitalisation, les volumes échangés et l’équilibre des secteurs. Mais il existe un risque que le titre quitte l’indice.

« Ce qui est sûr en revanche, c’est que la liquidité du titre TotalEnergies est susceptible de se déplacer vers la Bourse de New York », explique un banquier d’affaires. « Il n’y a qu’un seul exemple de sociétés cotées sur deux marchés où la liquidité n’a pas été transférée vers le marché principal, c’est Alcatel lorsqu’elle a racheté Lucent, une filiale d’AT&T, en 2006. L’actionnariat de Lucent comprenait de nombreux petits actionnaires », ajoute-t-il.

Petit transfert de devis

En France, jusqu’à présent, peu d’entreprises délocalisaient leur cotation principale d’Euronext Paris vers une autre place financière. D’un autre côté, choisir un autre marché pour votre première annonce peut arriver. En avril 2010, L’Occitane choisit de s’implanter à Hong Kong pour se développer plus facilement sur le marché asiatique.

Avoir sa cotation principale à Wall Street présenterait des avantages : TotalEnergies pourrait intégrer les indices pétroliers américains, et donc entrer dans les portefeuilles de certaines sociétés de gestion d’indices.

«Mais ce n’est pas sans risque», prévient un investisseur. « Aux Etats-Unis, la loi Sarbane-Oxley doit être respectée. Cette loi est contraignante en matière de contrôle interne. La conformité implique un coût important. Et puis, aux Etats-Unis, les recours collectifs sont plus fréquents et ont plus de conséquences qu’en Europe. « Il faut en tenir compte », ajoute cet investisseur. En 2015, Cnova, filiale de Casino, cotée au Nasdaq, a été rapatriée à la Bourse de Paris car elle faisait l’objet d’un recours collectif. En septembre dernier, Coty, cotée à New York, a fait ses premiers pas à la Bourse de Paris.

Si TotalEnergies quitte Paris pour New York, son régulateur sera la SEC (Securities Exchange Commission) et non plus l’AMF (Autorité des marchés financiers). Il sera donc soumis à la réglementation américaine.

Récemment, c’est surtout la Bourse de Londres qui a vu ses fleurons l’abandonner. En septembre dernier, CRH a finalisé le transfert de sa cotation principale à la Bourse de New York. Le géant des matériaux continue d’être coté à la Bourse de Londres. En janvier 2022, BHP quitte Londres pour Sydney. En février 2024, le tour opérateur TUI annonce vouloir abandonner son référencement à Londres et se recentrer sur celui de Francfort.

Cammile Bussière

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