« Un choc pour la filière laitière », réagit le patron de la FNSEA
Le groupe laitier a annoncé mercredi qu’il réduirait à partir de la fin de l’année les volumes de lait collectés auprès des fermes françaises à destination des marchés internationaux.
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« C’est un choc pour l’industrie laitière », a réagi Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, jeudi 26 septembre sur franceinfo, tandis que le groupe Lactalis a annoncé mercredi qu’il réduirait à partir de fin 2024 les volumes de lait collectés dans les fermes françaises à destination des marchés internationaux. « C’est près de 450 millions de laits qui ne seront plus collectés d’ici 2030. Pour nous, l’enjeu est de faire en sorte que les producteurs de lait continuent à trouver quelqu’un pour collecter leur lait. »il a ajouté.
Le groupe français Lactalis, numéro un mondial du lait, va réduire de près de 8% ces volumes de collecte, ce qui représente 2% du lait français. « Quand on est récupéré par le numéro un mondial, on a le sentiment d’être avec quelqu’un de solide », explique Arnaud Rousseau. Mais pour le patron de la FNSEA, les difficultés de Lactalis ne sont pas une surprise : « Lactalis avait négocié au printemps dernier avec les organisations de producteurs. Elle avait fait savoir qu’elle avait des difficultés sur la part de marché qui est exportée. »il a dit.
« Il faudra avoir des discussions. Tout cela ne va pas se faire demain matin, cela se fera au fil du temps. Mais l’objectif pour nous est évidemment que ceux qui veulent continuer à produire du lait trouvent une structure qui continue à collecter leur lait. »poursuivit Arnaud Rousseau. Il est « trop tôt », Selon lui, pour quantifier le nombre de troupeaux qui pourraient disparaître : « Il faudra laisser Lactalis mener cette discussion avec les organisations de producteurs. Mais encore une fois, ce n’est pas une bonne nouvelle. »
Concernant la crise de l’agriculture, « Nous avons besoin de réponses très concrètes »déclare le président de la FNSEA, après sa rencontre avec la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. « C’est une très mauvaise année » pour les agriculteurs, « mais surtout ce qui nous interroge c’est qu’il n’y a pas de réponses au niveau structurel, il y a beaucoup d’incertitudes au niveau politique national, cela fait une sorte d’accumulation avec un côté explosif »a prévenu le président de la FNSEA. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, est attendue au Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand la semaine prochaine. « C’est une bonne nouvelle »salue Arnaud Rousseau.
D’autant plus que les éleveurs en France sont confrontés simultanément à trois crises sanitaires : la fièvre catarrhale, la grippe aviaire et la maladie hémorragique épizootique touchant les vaches. « Il y a aujourd’hui un certain nombre d’éleveurs qui, chaque matin, lorsqu’ils rentrent dans leur bâtiment ou leur bergerie, trouvent des animaux morts. Ils ne savent pas comment ils vont survivre à la fin de l’année. Cela ne met pas les exploitations en danger, un certain nombre le sont déjà. »prévient le patron de la FNSEA.
La crise politique et l’absence de gouvernement actif cet été ont fait perdre du temps, selon Arnaud Rousseau. Selon lui, il est urgent d’agir : « Il faut agir vite pour obtenir des vaccins. La réaction a probablement été un peu tardive. L’enjeu maintenant est de regarder vers l’avenir et de voir comment on protège les troupeaux et surtout comment on indemnise rapidement ceux qui ont été touchés. Dans certains troupeaux, cela peut aller jusqu’à 50 % de perte », il a expliqué.
« Nous attendons des annonces, mais encore une fois, elles doivent être rapides. »
Arnaud Rousseau, président de la FNSEAsur franceinfo
Le monde agricole est confronté à de multiples crises. Les vendanges et les moissons n’ont pas été bonnes non plus cette année. La France a enregistré « une des plus faibles récoltes » blé depuis 40 ans. La récolte 2024 pourrait être de 10 à 16 % inférieure à celle de 2023, a annoncé le ministère de l’Agriculture. Mais Arnaud Rousseau a tenu à rassurer les consommateurs sur les prix : « LeLe sujet de la flambée des prix n’est pas d’actualité, même si pour nous, il est important de continuer à défendre les matières premières agricoles. Accepter de payer le juste prix pour notre modèle de production agricole français est essentiel pour nous. Sinon, demain ce sera les importations.il a prévenu.