un ancien surveillant de prison reconnu coupable de violences contre un détenu et un collègue
Le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné mardi un ancien surveillant de la maison d’arrêt des Hauts-de-Seine à deux ans de prison avec sursis pour des violences commises sur un détenu et un confrère. Cet homme de 23 ans s’est également vu interdire de détenir ou de porter une arme pendant cinq ans et d’exercer définitivement le métier de surveillant pénitentiaire.
Il était jugé dans deux affaires : dans la première, il était soupçonné d’avoir, en avril 2023, blessé un homme incarcéré au visage, au cou, au dos et aux jambes alors qu’il voulait sortir de la salle de douche. Le détenu a été retrouvé au sol, presque inconscient. La scène s’étant déroulée à l’intérieur de la douche, elle n’a pas été captée par les caméras de vidéosurveillance.
Devant le tribunal, l’ancien gardien a nié avoir frappé le détenu, soutenant que ce dernier avait glissé sur le carrelage, et affirmé avoir ensuite utilisé « la force strictement nécessaire ».
Licencié après avoir agressé un collègue
Dans la deuxième affaire, l’ancien surveillant était jugé pour avoir frappé, en juillet 2023, son ancien collègue et colocataire qu’il soupçonnait d’avoir aspergé d’insecticide sa console de jeux vidéo.
Accompagné de deux autres gardiens, il s’est approché de son collègue sur le parking de la maison d’arrêt. Ce dernier, affirmant se sentir en danger, lui a donné un coup de tête – pour lequel il a écopé d’une amende – avant d’être lui-même agressé. Lors de l’altercation, l’ancien colocataire s’est blessé au genou et a écopé de 10 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Présent à l’audience, il a affirmé qu’il ne pouvait plus occuper un poste mobile en raison de sa blessure.
Vêtu d’une chemise à pois et d’un pantalon noir, avec une barbe courte, l’accusé a plaidé la légitime défense. Licencié par l’administration pénitentiaire après le deuxième incident, l’ancien gardien a entamé une formation d’élève gendarme, suspendue en raison des poursuites engagées contre lui. « Ce superviseur a perdu la confiance du public (…) et il a perdu une partie de son honneur d’homme » en s’attaquant à un détenu, a précisé le procureur, requérant deux ans de prison à son encontre. Pour sa défense, Me Gabriel Versini-Bullara, a souligné « sa jeunesse, son manque de professionnalisme à travers une formation continue qui n’est pas sereine, durable et formatée pour les jeunes encadrants ».