Trump intensifie ses diatribes anti-migrants dans une campagne sous haute tension
« Meurtriers et terroristes »:Donald Trump a redoublé ses attaques contre les migrants vendredi, accusant sa rivale démocrate Kamala Harris de vouloir transformer les États-Unis en un « camp de réfugiés »dans une campagne de plus en plus tendue pour la Maison Blanche.
« Les enfants américains sont à la merci de criminels barbares »a déclaré le candidat républicain à la présidentielle lors d’une conférence de presse dans son complexe de golf dans la banlieue de Los Angeles.
L’ancien président, qui a lancé toute la semaine une série de diatribes en partie fausses contre les migrants, a une fois de plus évoqué l’affirmation fallacieuse et raciste selon laquelle les Haïtiens volent des chiens et des chats pour les manger dans la ville de Springfield.
« Nous organiserons des expulsions massives » dans cette petite ville de l’Ohio, a promis le milliardaire républicain, faisant semblant d’ignorer que beaucoup de ces migrants ont un permis de séjour.
De son côté, le président américain Joe Biden a exhorté vendredi Donald Trump à » cesser « ses attaques contre les migrants haïtiens. « Il n’y a pas de place en Amérique » pour de telles allégations, a-t-il ajouté.
Le vice-président, en campagne dans le très convoité Etat de Pennsylvanie (nord-est), n’a pas spécifiquement évoqué cette affaire.
Mais dans une rare interview télévisée avec une chaîne locale, elle a déclaré à propos de sa rivale : « La plupart des Américains veulent un dirigeant qui les rassemble, pas quelqu’un qui prétend être un dirigeant et qui essaie de nous monter les uns contre les autres. Je pense que les gens sont épuisés par cette approche. Je pense que les gens veulent un dirigeant qui a du bon sens et qui essaie de trouver un terrain d’entente. »
« Tiers-Monde »
Le milliardaire de 78 ans a placé l’immigration, une préoccupation majeure des électeurs selon les sondages, au cœur de sa nouvelle candidature à la Maison Blanche.
S’il gagne le 5 novembre, il promet de lutter contre l’immigration illégale par des expulsions massives.
« Kamala va transformer l’Amérique en un camp de réfugiés du tiers monde »il l’a martelé dans un discours décousu avant un rassemblement de campagne au Nevada.
Autant de propos qui ont fait réagir le pape, de retour de sa tournée en Asie. François a envoyé les deux candidats à la Maison Blanche dos à dos, considérant que Donald Trump, « qui rejette les migrants »et Kamala Harris, qui « tue des enfants » en défendant le droit à l’avortement, étaient tous deux « contre la vie ».
Kamala Harris, comme sa rivale, a accéléré le rythme de sa campagne, très disciplinée et bien rodée. Au point que la démocrate de 59 ans se voit reprocher de ne pas prendre plus de risques, au-delà de ses discours bien rodés, devant des assemblées généralement très enthousiastes.
Après son interview vendredi avec une chaîne locale de Pennsylvanie, elle doit avoir un échange avec la très célèbre présentatrice Oprah Winfrey le 19 septembre.
Théorie du complot
Lorsque Donald Trump a évoqué la théorie du complot sur les animaux de compagnie lors de leur débat télévisé mardi, elle a répondu en secouant la tête avec véhémence, l’air à moitié amusé et à moitié indigné.
Cette fille d’une mère indienne et d’un père jamaïcain, première femme vice-présidente des Etats-Unis, ne s’est jamais livrée à des attaques visant son identité depuis le début de sa campagne, à laquelle elle donne une orientation résolument centriste.
Une fois de plus, Kamala Harris, qui s’est lancée dans la course avec fracas après le retrait du président Joe Biden il y a moins de deux mois, a martelé vendredi que l’élection serait « très serré » et qu’elle n’était pas « pas donné favori ».
La candidate, qui a dominé de tous points son adversaire lors de leur débat mardi, ne pourra pas compter sur une nouvelle confrontation de ce type pour redonner de l’élan : Donald Trump s’est en effet opposé à une revanche.
Dans une Amérique qui semble désormais irrémédiablement divisée politiquement, les deux candidats sont au coude à coude dans les sondages.
Comme en 2016 et 2020, tout devrait donc se jouer par quelques dizaines de milliers de voix d’électeurs indécis dans six ou sept États stratégiques, quel que soit le nombre total de voix au niveau national, puisque l’élection se déroule selon le principe du suffrage universel indirect.
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