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travailler en Afrique du Nord et au Moyen-Orient « est désormais quasiment impossible », selon un chercheur du CNRS

Victor Dupont, 27 ans, est détenu depuis le 19 octobre dans ce pays sur ordre de la justice militaire tunisienne. Il menait des recherches sociologiques dans le pays.

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Les locaux du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), à Paris, le 11 février 2016. (JOEL SAGET / AFP)

Aujourd’hui, travaillant dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, « ce n’est pas compliqué, c’est maintenant presque impossible« , estime Bernard Hourcade, chercheur au CNRS, car « beaucoup de ces pays sont plus autoritaires qu’il y a 20 ou 30 ans« . L’ancien directeur de l’Institut français de recherche en Iran était invité sur France Inter pour réagir à l’incarcération en Tunisie par la justice militaire du doctorant français Victor Dupont, depuis le 19 octobre.

Victor Dupont, 27 ans, mène une recherche sur la trajectoire socioprofessionnelle de «personnes qui auraient pu être engagées au moment de la Révolution de 2011« , premier soulèvement populaire du Printemps arabe, qui a mis fin au régime du dictateur tunisien Ben Ali, a déclaré Vincent Geisser, directeur de l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabe et musulman (Iremam), rattaché à l’Aix. -Marseille Université et Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré « .suivre la situation de très près« , précisant que le chercheur a bénéficié de « protection consulaire« .

Selon Bernard Hourcade, «Du Maroc à l’Afghanistan, il existe très peu de pays où l’on peut travailler sur des problématiques contemporaines. La littérature, l’archéologie, c’est parfois possible, sur les questions de société, c’est quasiment impossible« , estime le chercheur.

Avant de dire : « EEn Syrie, avant, les chercheurs étaient formés à Damas, c’est fermé. A Beyrouth, c’est difficile, les instituts sont fermés à la Jordanie par exemple… » « Il existe un manque considérable de connaissances, par exemple sur l’Iran.« , ajoute-t-il, en pensant à la mémoire de la chercheuse et directrice de recherche à SciencePo Fariba Adelkhah, emprisonnée dans le pays depuis trois ans.

« Dans beaucoup de ces pays, la démocratie n’a pas progressé, beaucoup sont des dictatures ou des régimes autoritaires.« , déplore-t-il, « donc tous les centres de recherche qui existaient et qui permettaient aux chercheurs français d’aller faire leur doctorat, en Turquie, en Egypte, en Iran, en Afghanistan… Tous ces instituts ont été quasiment fermés ou ont du mal à fonctionner« .

Cammile Bussière

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