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Tête et jambes, l’Américaine Gabrielle Thomas triomphe sur 200 m

L'Américaine Gabrielle Thomas après sa victoire en finale du 200 m des Jeux Olympiques, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 6 août 2024.

Diplômée de Harvard et championne olympique du 200 m, l’Américaine Gabrielle Thomas aurait été une candidate idéale pour « La tête et les pattes », jeu télévisé culte des années ORTF présenté par Pierre Bellemare. Mardi 6 août, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), au Stade de France, « Gabbi », meilleure chrono des demi-finales et favorite pour ce demi-tour de piste, n’a pas laissé passer l’occasion de sa vie (21,83 secondes), battant facilement le champion olympique du 100 m, Julien Alfred (22,08 secondes). Trois ans après avoir remporté la médaille de bronze du 200 m aux Jeux olympiques de Tokyo (JO), ainsi que la médaille d’argent du relais 4 x 100 m, la longiligne sprinteuse est enfin sur la plus haute marche du podium.

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À 27 ans, cette titulaire d’un diplôme de premier cycle en neurobiologie de la prestigieuse université du Massachusetts – et d’un master en santé publique et épidémiologie de l’université du Texas – a longtemps considéré le sport comme une distraction. Sous l’influence notamment de sa mère, Jennifer Randall, professeure d’éducation à l’université du Michigan, qui ne plaisante pas avec les études.

Dans un long portrait de la New York Times publié en avril, un dialogue savoureux est rapporté après ses deux premières médailles olympiques remportées à Tokyo : « Maman, j’ai gagné deux médailles. » La réponse arrive rapidement : « C’est super, chérie, quand est-ce que les cours commencent ? » Un an après une nouvelle deuxième place aux Championnats du monde de Budapest, le brillant étudiant a enfin obtenu une reconnaissance.

C’est sur le terrain de footballC’est dans le sport numéro un des jeunes filles américaines que Thomas découvre sa vitesse. Elle combine ce sport avec le basket-ball et l’athlétisme pendant un temps, puis se spécialise dans le saut en longueur et le triple saut, disciplines dans lesquelles sa vitesse fait merveille.

L’absence des femmes jamaïcaines

En 2016, à l’âge de 19 ans et alors qu’elle était en première année d’études à Harvard, elle a participé à son premier essais Les Jeux olympiques, cette sélection impitoyable qui ne qualifie que les trois premiers athlètes, quel que soit le pedigree des participants. Dans une course où elle met en vedette son modèle, Allyson Felix, l’athlète féminine la plus décorée de l’histoire (onze), elle a pris une prometteuse sixième place au 200 m.

Mardi, à Saint-Denis, le traditionnel match de sprint féminin entre les Etats-Unis et la Jamaïque, pays d’Usain Bolt, a été remplacé par un duel inattendu entre les Etats-Unis et la représentante de Sainte-Lucie, île des Caraïbes de 180 000 habitants. La faute à la désertion des anciennes reines du sprint, les Jamaïcaines, toujours royales à Tokyo. Aucune d’entre elles ne s’est qualifiée pour la finale de la course remportée par Gabrielle Thomas, un scénario inédit depuis 1976.

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Cammile Bussière

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