Divertissement

sur France Inter, Waly Dia démonte la PDG de Radio France, Sibyle Veil

Dimanche, dans une émission écourtée – plusieurs membres de la troupe préférant ne pas prendre le micro après la suspension de Guillaume Meurice – l’humoriste a violemment critiqué la direction du groupe de radio publique.

L'humoriste Waly Dia en soutien à son camarade Guillaume Meurice, suspendu des airs.

L’humoriste Waly Dia en soutien à son camarade Guillaume Meurice, suspendu des airs. Photo Audoin Desforges pour Télérama

Par Sophie Gindensperger

Publié le 3 juin 2024 à 15h13

Mis à jour le 3 juin 2024 à 17h22

« LLa dernière fois que je suis venu, on a appris que l’émission avait gagné 50% d’audience. Un mois plus tard, je reviens : on a 50 % de spectacle en moins. » Cela faisait en effet quelques semaines que Waly Dia, actuellement en tournée, n’était pas apparu dans Le grand dimanche soir, sur France Inter. En tout cas, plus depuis la décision de la direction de Radio France début mai de suspendre Guillaume Meurice, après qu’il ait réitéré sa plaisanterie sur Benyamin Netanyahou (qualifié de « une sorte de nazi, mais sans prépuce »).

Sans sa chroniqueuse, l’émission de Charline Vanhoenacker continue chaque semaine bon gré mal gré – hormis le 12 mai, où France Inter était en grève pour défendre la liberté d’expression -, confrontée également à plusieurs défections dans ses troupes en signe de solidarité (Djamil Le Shlag, Laélia Véron, Aymeric Lompret…). Cette semaine, la durée du programme a finalement été réduite de moitié, dans un « Petit dimanche soir ».

Comparé à Donald Trump

Pas de quoi freiner la verve de Waly Dia, qui a sorti le sulfate pour s’en prendre au patron de la Maison Ronde. « En France, c’est fou, hein, si tu es sous mandat d’arrêt pour crimes de guerre, tu peux être invité à un journal télévisé. En revanche, si vous faites une blague sur ce criminel de guerre, vous êtes banni de la radio. Et cela, même si les tribunaux classaient les plaintes.» » a-t-il d’abord déclaré, en rappelant l’entretien accordé par Benyamin Netanyahu à LCI jeudi dernier. « Alors, si les plaintes sont classées, pourquoi Sibyle Veil, la présidente de Radio France, la radio d’État, décide-t-elle de ne pas tenir compte d’une décision de justice ? Après, j’ai vu que depuis trois ans elle était conseillère de Nicolas Sarkozy… » » a-t-il poursuivi, déclenchant des huées du public, auxquelles Charline Vanhoenacker a coupé court, avant d’ajouter : « Elle a appris la magie auprès de Dumbledore, j’ai envie de dire. »

Il a ensuite comparé Sibyle Veil à Donald Trump en disant : « Je suis d’accord avec la justice, pourvu qu’elle soit d’accord avec moi. » Alors que les plaintes déposées contre Guillaume Meurice ont été classées sans suite, la direction de Radio France a appuyé sa décision d’ouvrir une procédure disciplinaire contre l’humoriste sur l’avertissement qui lui a été adressé par l’Arcom après la plaisanterie incriminée – l’autorité de régulation de l’audiovisuel a estimé en novembre que la séquence humoristique portait « portant atteinte au bon exercice par Radio France de ses missions et à la relation de confiance qu’elle doit entretenir avec l’ensemble de ses auditeurs ».

A la fin de sa chronique, Waly Dia a martelé sa détermination à ne pas lâcher le micro. « Je suis convaincu que le plan de la dame est de nous libérer. Donc le fait que tout le monde parte, je ne sais pas si c’est la bonne stratégie pour emmerder la direction. Je ne pense pas que Sibyle Veil se dise : « Il faut réintégrer immédiatement Guillaume Meurice, sinon Aymeric Lompret ne viendra plus ! Non, pour moi, elle est devant un trombinoscope et elle fait des croix sur les photos. (…) Si on part sans qu’elle fasse aucun effort, elle fera éclater le champagne et allumera le Womanizer (un vibromasseur, ndlr) et passe une bonne soirée ! » De quoi entretenir la guerre latente qui continue, semaine après semaine, d’opposer l’émission satirique et la direction. Elle doit révéler dans les prochains jours la décision prise sur le dossier Meurice : sa sanction pourrait aller jusqu’à une « rupture anticipée pour faute grave » de son contrat de travail.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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