Stoltenberg (OTAN) juge qu’il est temps de reconsidérer l’utilisation des armes envoyées en Ukraine – 30/05/2024 à 17:33
(Mise à jour avec citations, contexte)
Le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, a déclaré jeudi que « le moment est venu » pour les membres de l’alliance de reconsidérer certaines des restrictions sur l’utilisation des armes livrées à l’Ukraine pour lutter contre la Russie.
« Les Alliés fournissent de nombreux types de soutien militaire à l’Ukraine et certains d’entre eux ont imposé des restrictions sur l’utilisation de ces armes », a déclaré Jens Stoltenberg dans un discours à Prague avant une réunion des ministres des Affaires étrangères. pays étrangers de l’OTAN.
« Mais je pense qu’à la lumière de l’évolution de cette guerre… le moment est venu de réfléchir à certaines de ces restrictions, pour permettre aux Ukrainiens de réellement pouvoir se défendre », a-t-il ajouté. .
Selon une source au sein de l’Otan, Jens Stoltenberg demandera aux ministres des Affaires étrangères de l’alliance, réunis pendant deux jours à partir de jeudi soir à Prague, de s’engager à fournir un minimum de 40 milliards d’euros d’aide militaire par an à l’Ukraine.
Les pays occidentaux ont jusqu’à présent interdit à l’Ukraine de frapper le territoire russe avec les armes qu’ils fournissent, mais cette question les divise de plus en plus.
Certains, dont la France, réclament un assouplissement de ces contraintes, insisté par Kiev, afin de permettre à l’Ukraine de mieux se défendre. D’autres en revanche, comme l’Allemagne et l’Italie, restent réticents, de peur de fournir à la Russie un argument pour les entraîner dans le conflit.
Lors d’une conférence de presse mardi aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz au château de Meseberg, près de Berlin, Emmanuel Macron a déclaré que, la Russie ayant récemment « un peu adapté ses pratiques » en bombardant l’Ukraine, notamment la région de Kharkiv, depuis son propre territoire, » nous devons permettre (aux Ukrainiens) de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles (…) mais nous ne devons pas permettre que d’autres cibles en Russie soient touchées. »
« Comment expliquer aux Ukrainiens qu’il va falloir protéger ces villes (…) si on leur dit que vous n’avez pas le droit d’atteindre le point d’où sont tirés les missiles ? », a déclaré le président français. « En fait, on leur dit ‘on vous donne des armes mais vous ne pouvez pas vous défendre’. »
Les États-Unis, de leur côté, n’autorisent pas officiellement l’Ukraine à frapper le territoire russe.
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a néanmoins déclaré mercredi qu’ils « ajusteraient et adapteraient » leur position sur ce point en fonction de l’évolution du conflit. Lors d’une visite à Kiev le 15 mai, il a déclaré que les États-Unis n’encourageaient pas l’Ukraine à frapper en Russie mais que la décision revenait aux responsables ukrainiens.
(Écrit par Benoit Van Overstraeten et Tassilo Humel, Blandine Hénault et Bertrand Boucey pour la version française)