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SMS entre Ursula von der Leyen et le PDG de Pfizer : 5 questions pour comprendre l’affaire

L’affaire des SMS échangés entre Ursula von der Leyen et le patron de Pfizer pendant la crise du Covid-19 reviendra devant la justice européenne en novembre.
C’est le « New York Times » qui a révélé leur existence en 2021, suscitant une vive polémique.
Retour sur la chronologie et les points clés de cette affaire qui embarrasse le président de la Commission européenne depuis plus de trois ans.

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Covid-19 : le défi de la vaccination

Il s’appelait « Pfizergate » ou « SMSgate ». L’affaire des SMS échangés entre le patron de Pfizer, Albert Bourla, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pendant la crise du Covid-19 reviendra devant la justice européenne le 15 novembre, a indiqué lundi ce tribunal. .

Le contenu de ces messages, y compris le New York Times révélé que l’existence alors que le laboratoire pharmaceutique américain était le plus gros fournisseur de vaccins anti-Covid commandés par l’Union européenne, est toujours restée secrète. Sur quoi se basent les accusations ? Pourquoi cette affaire est-elle embarrassante pour le leader européen ? Qui sont les autres protagonistes ? Voici 5 clés pour comprendre le « Pfizergate ».

Quel est le point de départ de l’affaire ?

L’affaire éclate en avril 2021, lorsque l’ancien ministre allemand de la Défense explique dans un entretien à New York Times s’être entretenu avec le PDG de Pfizer pendant un mois, à la même époque, alors que des négociations contractuelles pour l’achat de 1,8 milliard de doses de vaccins, pour un montant de 35 milliards d’euros, étaient en cours. Le quotidien américain avait alors demandé l’accès à ces échanges portant sur les modalités de cette transaction. Face à un refus de la Commission, les médias se sont tournés vers le médiateur de l’Union européenne, qui a ouvert une enquête en septembre 2021.

Les vaccins en question avaient été acquis en grande quantité en 2020 et 2021, dans le cadre d’achats groupés négociés par la Commission au nom des 27 États membres. Pour rappel, si cinq autres fabricants ont vu leurs vaccins approuvés par le régulateur européen, plus de la majorité des doses ont été achetées ou réservées au duo américano-allemand Pfizer/BioNTech.

De quoi est accusée Ursula Von der Leyen ?

Le contrat conclu après la publication de cet entretien, en mai 2021, a augmenté le coût de la dose de vaccin de 15,50 euros à 19,50 euros, soit une augmentation d’un quart du prix. Si les soupçons contre Ursula von der Leyen devaient se confirmer, cela signifierait que cette dernière aurait négocié directement par SMS avec le patron de Pfizer, un contrat d’achat de vaccins en dehors de toutes règles commerciales européennes.

À l’été 2022, le médiateur de l’UE a statué « problématique » le refus de la Commission d’envoyer les SMS en question à la presse. En effet, si les SMS permettaient effectivement de négocier un contrat commercial (nouvelle fenêtre) impliquant l’Union européenne, ceux-ci sont considérés comme des documents administratifs au sens de la loi. En refusant de les révéler, Ursula von der Leyen est accusée de porter atteinte aux dispositions de la Constitution européenne. Si ces dernières étaient supprimées, cela constituerait alors une destruction de documents administratifs. En réponse à de vives critiques, l’exécutif bruxellois affirmait en 2022 que ce type de document « de courte durée » n’est pas conservé et que les démarches entreprises pour les retrouver ont donc échoué.

Pourquoi cette affaire est-elle embarrassante ?

L’échange de SMS entre Mme von der Leyen et M. Bourla a suscité une polémique au sein des institutions bruxelloises, même si Ursula von der Leyen a affirmé à plusieurs reprises qu’elle était favorable à la transparence. « Cette affaire est plus importante qu’un simple échange de SMS » L’eurodéputée néerlandaise Sophie in’t Veld (Renew Europe), estimée en janvier 2022. « La Commission européenne est devenue moins transparente, moins responsable devant le Parlement européen et franchement plus déconnectée de la démocratie européenne. » avait dénoncé ce dernier à l’époque, appelant le Parlement européen à réagir.

En effet, le « Pfizergate » pose la question de la confiance dans le président de la Commission européenne, qui par ailleurs a déjà été visé par une polémique similaire par le passé, ont eu l’occasion de rappeler plusieurs médias dont le quotidien néerlandais. De Telegraaf. Alors qu’elle était ministre de la Défense lorsqu’Angela Merkel était à la tête du gouvernement, Ursula von der Leyen faisait l’objet d’une enquête de la commission du Bundestag concernant des contrats de conseil attribués par son ministère pour un montant de 200 millions d’euros, avec des consultants externes. La commission d’enquête a révélé fin 2019 que toutes les données du téléphone d’Ursula Von der Leyen avaient été supprimées un mois après son départ du gouvernement.

Quelles sont les procédures actuelles ?

La question des achats de vaccins anti-Covid par Bruxelles fait l’objet de plusieurs procédures, en Belgique et devant la justice européenne. En février 2023, le New York Times a demandé l’accès aux SMS échangés, au titre de la liberté d’information, mais sans succès, ce qui l’a poussé à engager une action en justice auprès de l’UE. La revue s’appuie sur un règlement européen de 2001 relatif à l’accès du public aux documents des trois grandes institutions de l’UE (Commission, Conseil et Parlement).

Depuis 2023, Frédéric Baldan, ancien lobbyiste du Parlement européen spécialisé dans les relations Chine/Europe, a également saisi plusieurs tribunaux belges ainsi que la justice européenne, en parallèle d’une enquête du Parquet européen, qui a annoncé en octobre 2022 pour lancer des enquêtes sur l’acquisition de vaccins anti-Covid dans l’UE.

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Le 17 juillet, le tribunal de l’Union européenne, saisi d’une plainte d’un groupe d’eurodéputés et de particuliers, a pointé du doigt un manque de transparence de la part de la Commission, notamment sur la question du risque de conflit d’intérêts entre ses équipes de négociateurs et les laboratoires.

Les plaignants ont d’abord demandé à la Commission en 2021 de pouvoir accéder à tous les documents leur permettant de comprendre les modalités des achats et « veiller à ce que l’intérêt public soit protégé », a rappelé un communiqué de presse.

À quoi s’attendre le 15 novembre ?

Le 15 novembre, le quotidien américain verra sa plainte examinée par le tribunal de l’UE, établi à Luxembourg, a indiqué un porte-parole du tribunal, confirmant une information du journal britannique. Temps financier. Il s’agira d’une audience publique, au cours de laquelle les deux parties pourront développer oralement leurs arguments et le tribunal formulera ses observations, a indiqué le porte-parole. « La Commission prépare cette audience, qui concerne une demande d’accès à des documents », » a simplement indiqué lundi le porte-parole de l’exécutif européen.

Une décision n’est pas attendue avant plusieurs mois.


Audrey LE GUELLEC

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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