Shein vers une introduction en bourse de près de 60 milliards d’euros
Le géant de la fast fashion envisage de s’introduire prochainement à la bourse de Londres, selon plusieurs médias britanniques.
Le géant de la fast fashion Shein devrait publier dans les prochains jours ses projets d’introduction en bourse d’une valeur de près de 60 milliards d’euros à Londres. Le groupe chinois aurait jeté son dévolu sur la City après avoir abandonné à Wall Street, rapportent ce lundi 3 juin plusieurs médias britanniques citant des sources proches du dossier. Le site de vente de vêtements à bas prix, fondé en Chine et basé à Singapour, « prévoit de déposer confidentiellement un projet d’introduction en bourse à Londres dans les prochains jours » pour ce qui serait l’une des plus grosses offres d’actions de ces dernières années à la Bourse de Londres, écrit le Financial Times.
Le quotidien financier, citant des sources proches du dossier, précise que ce projet de 50 milliards de livres serait déposé auprès des régulateurs britanniques pour indiquer une volonté de cotation. La chaîne de télévision Sky News précise que cela pourrait avoir lieu dès cette semaine mais pourrait aussi être reporté ce mois-ci.
Ce serait une bonne nouvelle pour le marché londonien, confronté à des départs vers Wall Street ou à des choix de première cotation outre-Atlantique, où les entreprises espèrent bénéficier de meilleures valorisations et d’un meilleur accès aux investisseurs. Shein envisageait initialement une cotation à New York avant d’y renoncer face à un accueil mitigé de la part des régulateurs américains, en raison de dissensions entre Washington et Pékin.
800 millions de dollars de bénéfices en 2022
Fondé en 2008, le site de vente en ligne Shein a rapidement conquis le marché mondial de la fast fashion ou « mode rapide », basée sur le renouvellement rapide des collections à prix cassés, qui a séduit de nombreux consommateurs en pleine poussée d’inflation et de crise du pouvoir d’achat. En février, Sky News a rapporté que le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, avait discuté d’une cotation à Londres avec le président exécutif de Shein, Donald Tang.
Accusée de travail forcé, de plagiat des modèles de ses concurrents, d’incitation à la surconsommation, pointée du doigt pour l’impact environnemental de ses produits et le manque de transparence sur sa production, la marque s’attire les foudres des défenseurs de l’environnement et des droits humains. Le mois dernier, une étude de l’ONG américano-canadienne Stand Earth plaçait Shein à la dernière place d’un classement de l’impact environnemental des marques de fast fashion.
Shein, qui n’est pas tenue de publier ses résultats car non cotée en bourse, a réalisé 23 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 800 millions de dollars de bénéfices en 2022, selon le quotidien américain The Wall Street Journal. Contactée par l’AFP, la Bourse de Londres (LSEG) a refusé de commenter. Shein n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires de l’AFP.