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Royaume-Uni : Keir Starmer peine à convaincre les troupes travaillistes

Keir Starmer et son équipe avaient espéré que la conférence annuelle du parti serait une célébration du retour au pouvoir du parti travailliste après 14 ans de règne conservateur. Au lieu de cela, sous une ovation debout de membres enthousiastes, le nouveau chef de l’exécutif britannique et ses ministres ont été contraints de défendre une fois de plus la décision de réduire les paiements de carburant à des millions de retraités et d’expliquer pourquoi le Premier ministre et d’autres avaient accepté de l’argent d’un donateur – en l’occurrence Waheed Alli, un député travailliste multimillionnaire de la Chambre des Lords – pour acheter des vêtements et organiser des fêtes.

Starmer, pour ne citer qu’elle, a reçu depuis décembre 2019 plus de 100 000 livres sterling (120 000 euros) de cadeaux. Des produits de première nécessité en quelque sorte : vêtements, lunettes, places de concert ou de match de foot…

En moins de trois mois, une révolte à la Chambre des communes

La banderole suspendue au-dessus de la scène de la salle de conférence du congrès de Liverpool était presque incongrue ou prémonitoire. « Le changement commence », pouvait-on y lire. « Le Parti travailliste est-il éhonté ou stupide ? » demande ingénument Télégraphe, qui n’a jamais eu la gauche en odeur de sainteté, même si elle a la tête tournée plutôt à droite, comme c’est le cas à présent.

C’est donc toute la difficulté pour Starmer, qui sait que le raz-de-marée électoral en nombre de sièges, enregistré début juillet, qui lui a permis d’entrer au 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre, ne peut masquer le recul des voix. Et surtout, en moins de trois mois, la révolte n’a pas tardé à éclater au sein même des représentants à la Chambre des communes.

A tel point que Starmer a dû intervenir et sanctionner les récalcitrants – près d’une quarantaine – qui refusaient d’approuver l’une des pires mesures du début de son mandat : ​​la réduction drastique de l’aide apportée aux personnes âgées pour acheter du fioul. Selon un sondage d’opinion publié dimanche par L’ObservateurLa cote de popularité de Keir Starmer s’est déjà effondrée et seulement 24 % des électeurs approuvent ses actions.

Le début solennel de la conférence n’a pas masqué les tensions, même si le Premier ministre et son équipe ont cherché à offrir une vision d’espoir pour la Grande-Bretagne, après avoir répété à plusieurs reprises que les choses empireraient avant de s’améliorer. « Soyons francs : nous ne pouvons pas faire disparaître nos problèmes, nous devons les affronter »a insisté la vice-première ministre Angela Rayner.

Cette dernière, considérée comme faisant partie de l’aile gauche du parti mais qui a oublié son ancien soutien à Jeremy Corbyn, a promis, dimanche 22 septembre, une nouvelle loi le mois prochain pour donner plus de droits aux travailleurs. Elle veut notamment « interdire » contrats dits « zéro heure » qui ne garantissent pas un temps de travail minimum. Elle a également annoncé « La plus grande avancée en matière de logements sociaux et abordables depuis une génération ». Reste à voir, comme le disent certains, si le budget confirmera ce qui ne sont, pour l’instant, que des promesses.

Le budget qui sera présenté fin octobre sera « douloureux »

Dimanche, le premier jour de la conférence de son parti, Starmer a accordé des interviews à Miroir du dimanche et à L’ObservateurIl a promis que son gouvernement ne s’engagerait pas « Sur le chemin de l’austérité »La politique d’austérité des conservateurs « a causé un tort énorme à nos services publics »il a insisté. Ils sont « à genoux » Et « Nous devons nous assurer qu’ils fonctionnent correctement ».

Mais les finances publiques sont dans un état  » pire «  que prévu et le budget, qui sera présenté fin octobre, sera  » douloureux « « C’est ce que répète sans cesse le Premier ministre ces dernières semaines. Une rhétorique qui masque le véritable projet de ce gouvernement, comme ce qui est prévu pour le service public de santé, le NHS.

Celle-ci est particulièrement attaquée, au point que l’accès aux soins est de plus en plus compliqué. Starmer envisage de privatiser des pans entiers de cette institution qui a longtemps fait la fierté des Britanniques avant de s’effondrer sous les béliers de la rentabilité et de la dégraissage social.

Pour l’heure, les syndicats, historiquement membres fondateurs du Parti travailliste, tirent la sonnette d’alarme, en mettant l’accent sur la suppression du chèque énergie pour des millions de retraités. Pour Sharon Graham, la secrétaire générale du syndicat Unite, il s’agit d’une « politique cruelle »Elle aimerait Keir Starmer « reconnaître qu’il a commis une erreur et revenir sur (cette politique) ».

Avant de partir, une dernière chose…

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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