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FC Nantes : « J’aurais aimé ne pas frôler l’urgence, à certains moments », déplore Franck Kita

Franck Kita a bousculé ses habitudes. Habituellement réticent à faire le point sur la saison, le directeur général adjoint du FC Nantes a cette fois accepté notre demande, définitivement entérinée après le maintien officialisé la semaine dernière, malgré le revers face à Lille. Avant de se rendre au stade Louis-II, et d’encaisser une dix-neuvième et dernière claque de la saison. ce dimanche, Franck Kita a reçu France Bleu Loire Océan, Ouest de la France Et Presse océanique à l’hôtel des joueurs pendant près de 45 minutes. « Cette année, nous avons trop perdu« , a déploré le numéro deux de la Maison Jauneavant d’évoquer un mercato qu’il prévoit très mouvementé pour ne pas revivre les mêmes déceptions la saison prochaine.

France Bleu Loire Océan : Quel sentiment vous anime à la fin d’une telle saison ?

Franck Kita : Il faut être plus ambitieux sur le mercato. Cette année, nous avons gagné plus de matches que l’an dernier (9 contre 7, ndlr), mais nous n’avons aussi jamais perdu autant. Nous avons eu trop peu de nuls. Quand vous tombez sur quelqu’un qui est plus fort que vous, il faut au moins réussir à ne pas perdre si vous ne parvenez pas à gagner. Parfois, l’année dernière, quand on n’allait pas bien, on arrivait à ramener quelque chose. Cette année, nous avons trop perdu.

En juillet, vous avez dit qu’avoir pour objectif de se maintenir n’était « pas un manque d’ambition« . De ce point de vue, considérez-vous que l’objectif a été atteint ?

C’est une saison à 18 clubs, avec de plus en plus de prétendants à l’Europe. Ils disposent des budgets adéquats et l’écart est désormais important. Parler de maintien au départ n’est donc pas un manque d’ambition. J’aurais aimé qu’on s’échappe plus vite, sans tous ces changements d’entraîneurs. J’aurais aimé ne pas être à la limite de l’urgence à certains moments. Dans le sport, il n’y a que les résultats qui comptent et, au final, on ne retiendra que le maintien, quoi qu’il arrive. Mais nous savons aussi qu’il nous faut désormais changer un certain nombre de choses.

Que veux-tu dire par « changer un certain nombre de choses« ?

Nous avons vécu quatre années fatigantes mais aussi enrichissantes. Cela nous semble bien aujourd’hui de régénérer l’effectif. Il n’y a pas que le club qui a besoin d’air frais, certains joueurs aussi. Durant ces quatre saisons éprouvantes, ils ont toujours répondu présents et auront peut-être aussi besoin d’un nouveau challenge. Après, c’est vrai qu’en termes de jeu, c’est une saison décevante. Je ne prends plaisir qu’à la victoire, tout comme les joueurs. Si on peut ajouter la manière, j’en serais ravi. A la Beaujoire, plusieurs matches nous ont déçus tant dans la manière que dans le style et, en plus, nous n’avons pas eu le résultat au final. Nous aurions pu être en colère contre nous-mêmes.

Comment faire pour établir un budget, sachant que l’on ne connaît pas encore le montant des droits TV qui seront alloués aux clubs ?

C’est là que nous avons la chance d’avoir un actionnaire solide. Nous entrons dans une phase où il nous faut régénérer l’effectif et ce sera à nous de travailler dur pour réaliser un bon mercato, tout en rééquilibrant les comptes. Le club doit bien se porter, mais il sait aussi qu’il a le soutien permanent de l’actionnaire. Cette saison, pour dépasser la DNCG, on ne l’utilisera pas, comme je m’y étais engagé.

Franck Kita et son père Waldemar Kita étaient présents à Monaco ce dimanche pour le dernier match de la saison du FC Nantes.
Franck Kita et son père Waldemar Kita étaient présents à Monaco ce dimanche pour le dernier match de la saison du FC Nantes. ©AFP
Loïc Venance

Avez-vous déjà fixé une enveloppe allouée aux transferts, sachant que vous avez investi environ 25 millions d’euros l’été dernier ?

Nous suivrons la même tendance, même si, comme vous l’avez dit, nous ne connaissons pas encore les droits TV qui représentent environ 30 % du budget. C’est pareil pour tous les clubs et il faut juste être malin et attentif au marché. Si on investit dans de nouveaux joueurs, c’est aussi pour répondre à l’enjeu sportif.

Combien de joueurs comptez-vous recruter cet été ?

Cela se voit avec le coach. Je sais exactement quels postes et quels postes. Depuis la validation du maintien, nous avons travaillé avec notre nouvelle cellule de recrutement, notre formateur interne. Il connaît toute l’équipe, tous les joueurs. Cela a facilité le travail.

Faut-il vendre pour recruter ?

Vous n’êtes pas obligé de vendre pour acheter, si telle est votre question. Mais si nous parlons de ventes, je crois que nous nous sommes concentrés sur mieux vendre ces dernières années. Nous avons également réussi à prolonger un certain nombre de joueurs en fin de contrat cette saison. Aucun des joueurs que nous aurions aimé garder ne repartira libre. Il y a eu, c’est vrai, des exemples dans le passé, mais cette année nous avons réussi à prolonger Ganago, Lafont, Simon, Castelletto. Cela fait partie des atouts du club et c’est important.

Vous avez également prolongé Nicolas Palloispourquoi ce choix ?

Nicolas Pallois est là depuis plusieurs années. Il a tout vécu au club. Il connaît bien le coach, le groupe et la Ligue 1. Il a beaucoup d’expérience et nous avons la chance de pouvoir compter sur cela. Compte tenu de sa fin de saison (cette interview a été réalisée avant le match contre Monaco, ndlr), et comme à chaque fois qu’il joue, Nicolas est performant. Il ne faut pas parler d’âge, juste de performance. Et ça marche bien. Il le mérite.

Après quatre années passées à Nantes, le capitaine Pedro Chirivella pourrait-il bénéficier d’un bon de sortie ?

Il n’a pas de bon de sortie. Je pense que Pedro est très heureux à Nantes, nous sommes également très heureux de travailler avec lui. C’est un grand joueur, avec un excellent état d’esprit, mais le mercato est si long qu’il est impossible de commenter des cas comme celui-ci.

Etes-vous confiant en Matthis Abline, concernant l’exercice de son option d’achat ?

Quand j’ai le contrôle et que je contrôle les événements du mercato, je suis confiant. Là, on dépend de la décision de Rennes. Il nous reste encore une semaine (Rennes avait deux semaines pour activer une clause de rachat prioritaire, ndlr). Si nous le gardons, nous serons très heureux.

Quid du retour de prêt de Fabien Centonze, après six mois passés au Hellas Vérone ?

Pour l’instant, il n’y a pas de décision car le club italien dispose d’une option d’achat jusqu’à mi-juin. Ce sont eux qui ont la main. Vous comprendrez donc que je ne peux pas encore me prononcer sur son avenir.

Pensez-vous que certains joueurs sont intransférables sur ce mercato ?

Oui, mais je ne veux pas vous donner les noms. Je n’entrerai pas dans les questions personnelles.

A son arrivée, Jocelyn Gourvennec avait décidé d’intégrer beaucoup de jeunes et de les mettre au centre de son projet éphémère. Quelle sera leur place auprès d’Antoine Kombouaré ?

Nous en avons parlé avec le coach. Ils auront une place importante au sein de l’effectif. Les jeunes ont d’excellents résultats avec le centre de formation. J’entends et je peux comprendre les gens qui disent que les jeunes ne jouent pas à Nantes mais les entraîneurs de Ligue 1 ont un impératif de résultat. C’est vrai que si on avait eu quelques points de plus, ça aurait été plus facile de les lancer. Quand on se bat pour ne pas tomber, recruter un jeune joueur n’est pas un choix facile pour un entraîneur.

Franck Kita a rappelé Antoine Kombouré en mars dernier pour succéder à Jocelyn Gourvennec sur le banc du FC Nantes.
Franck Kita a rappelé Antoine Kombouré en mars dernier pour succéder à Jocelyn Gourvennec sur le banc du FC Nantes. ©AFP
Loïc Venance

Qu’allez-vous mettre en place pour avoir une saison moins stressante et douloureuse que celle qui vient de s’écouler ?

La cellule de recrutement va beaucoup nous aider. Elle est arrivée au début de l’été, il y a un an. Il lui fallait se mettre en place, prendre ses marques. Mais aujourd’hui, après un an de travaux, il est pleinement opérationnel. On a aussi l’avantage d’avoir un entraîneur qui connaît la Ligue 1, qui a 20 ans d’expérience. Antoine, quand on lui parle d’effectifs, quand on lui propose des joueurs, il sait exactement où il va, il connaît tous les joueurs de Ligue 1.

Quel rôle aura-t-il durant cette période ?

Ce sera évidemment central ! C’est lui qui valide les joueurs. La cellule de recrutement est là pour proposer les profils souhaités par le coach. Ensuite, il validera.

À quoi ressemblerait à vos yeux une saison réussie ?

Il ne faut pas confondre ambition et prétention. J’aimerais me maintenir plus tôt, voir des jeunes, gagner plus de matches. Une fois que j’aurai dit cela, l’objectif sera d’abord la maintenance. Mais il existe une autre compétition appelée la Coupe de France. Le regret de cette année est notre élimination au deuxième tour. C’était honteux. C’était un peu notre trophée.

Comment est-ce arrivé le retour d’Antoine Kombouaré à la Jonelière ?

Nous avons une relation particulière. Nous avons acquis ensemble une expérience commune. Nous avons repris nos opérations normales. Le jour de son arrivée, tout le monde a repris de bonnes habitudes et bizarrement ils ont commencé à reconquérir, reprendre des points et avancer. La différence, c’est qu’il est revenu avec plus de fraîcheur, grâce à son break d’une saison. Nous aimons peut-être encore plus travailler ensemble qu’avant. Parce que c’est une façon de travailler qui nous convient et qu’il a trouvé des gens de confiance, des joueurs qu’il aime et vice versa. Toutes les conditions sont désormais réunies pour reprendre le cycle.

La relation parfois conflictuelle par le passé entre Antoine Kombouaré et Waldemar Kita pourrait-elle poser problème ?

Il n’y a pas de problème. Sur bien des points, il y a peut-être eu des malentendus mais au final ce sont deux hommes de caractère, ambitieux et qui savent ce qu’ils veulent. Ils veulent tous les deux que le club fonctionne bien, et nous n’aurions pas fait affaire ensemble s’il y avait eu le moindre problème de part et d’autre.

Êtes-vous d’accord avec les propos d’Antoine Kombouaré qui appelait la semaine dernière à une sorte d’union sacrée avec les supporters ?

Si on veut espérer de bons résultats, on ne peut pas se passer des supporters. Ils ont une place prépondérante dans les résultats de l’équipe et si on veut les avoir, il faut absolument rentrer chez nous. Avec ce public et cette ambiance, il faut prendre des points à la Beaujoire, et je le pense du fond du cœur.

Pensez-vous que la commission de discipline de la LFP a été trop sévère envers le FC Nantes concernant les amendes et sanctions liées à l’usage d’engins pyrotechniques ?

Je n’ai pas besoin de commenter la réglementation. Ils existent et nous devons les respecter. Mais cela nous a vraiment pénalisés.

Envie de rencontrer les supporters, comme Antoine Kombouaré ?

Complètement. Si l’envie est partagée, ce sera avec grand plaisir. On ne peut pas gagner de matches et faire une bonne saison sans les supporters.

Parmi les sujets récurrents, il y a la vente du club. Qu’avez-vous à dire sur le sujet ?

(Il coupe). Oh ça, ça fait 17 ans. A Nantes, l’actionnaire est solide, il n’a jamais eu de problème depuis son arrivée. Pour qu’il y ait une vente et qu’il y ait des offres, il faut que l’actionnaire ait envie de partir, et aujourd’hui il ne veut absolument pas partir. J’aime le club et je m’y investis chaque jour.

Franck Kita a catégoriquement fermé la porte à une éventuelle vente du club dans les prochains mois.
Franck Kita a catégoriquement fermé la porte à une éventuelle vente du club dans les prochains mois. ©AFP
Loïc Venance

Cammile Bussière

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