Nouvelles

Retour épineux pour le PS, divisé sur la stratégie à Matignon


Une option a d’ores et déjà été écartée par le chef de l’Etat : celle d’un gouvernement composé exclusivement du Nouveau Front populaire et dirigé par Lucie Castets. La candidate de l’alliance de gauche pour Matignon, qui a déjà participé aux rentrées des écologistes, des communistes et des Insoumis, terminera vendredi sa tournée chez les socialistes.

Une manière de démontrer qu’elle est « toujours soutenue par les quatre forces du PFN », comme elle l’a affirmé jeudi sur BFMTV et RMC, en annonçant qu’elle quittait son poste de directrice des finances de la mairie de Paris afin de « mettre toutes ses forces à préserver l’union de la gauche ».

Mais sa présence à Blois n’empêchera pas les divergences au sein du PS d’éclater au grand jour, après une courte période d’accalmie et d’unité au moment des élections européennes autour de Raphaël Glucksmann.

Les opposants internes au Premier secrétaire Olivier Faure lui reprochent notamment son refus de revenir à l’Elysée pour discuter de la nomination d’un autre Premier ministre que Mme Castets. « Je suis toujours prêt à négocier, mais aujourd’hui, le chef de l’Etat ne négocie pas », a-t-il justifié sur RTL.

« C’est une position qui n’a pas été validée par le parti », a rétorqué Carole Delga, qui s’est entretenue jeudi matin avec Emmanuel Macron en tant que présidente de Régions de France, en tandem avec Renaud Muselier. « Candidate pour rien », elle a néanmoins estimé qu’il était « nécessaire que la gauche soit dans une démarche exigeante mais constructive ».

« Traîtres sociaux »

Une pierre de plus dans le jardin d’Olivier Faure, déjà pris pour cible par la maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) Hélène Geoffroy et le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol qui réclament également que le PS continue de participer aux discussions et ne censure pas a priori un gouvernement qui serait dirigé par une personnalité de gauche extérieure au NFP.

Une hypothèse qui prend du poids alors que le nom de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve revient dans la presse. Il a quitté le Parti socialiste il y a deux ans, après l’accord sur l’alliance de gauche Nupes, dans laquelle La France Insoumise s’est taillé la part du lion.

Mais pour la direction, comme pour les députés PS, la ligne est claire : censure de tout gouvernement qui serait le prolongement de la politique macroniste, quel que soit le Premier ministre. « Nous n’avons pas fait tous ces efforts pour revenir au cœur de la gauche, et finir par redevenir des traîtres sociaux », explique un député socialiste.

« C’est une tempête dans un verre d’eau déclenchée par des gens qui inventent un monde parallèle où un Premier ministre de gauche avec des mesures de gauche serait soutenu par Macron », fustige l’eurodéputé Christophe Clergeau.

La révolte révèle cependant de profonds désaccords au sein du parti, qui n’ont pas été résolus par le congrès explosif de Marseille en 2023, où le PS s’est déchiré autour du Nupes, défendu par Olivier Faure qui l’a emporté de très peu (51%).

« Travail en entonnoir »

Les Insoumis observent de leur côté avec attention les divisions au sein du parti à la rose. Mais « nous ne sommes pas inquiets », assure un membre de la direction du mouvement mélenchoniste, pour qui « ce n’est pas nouveau qu’une partie du PS rêve d’un sous-secrétariat d’Etat pour M. Macron ».

Du côté de l’Elysée, on voit plutôt la confirmation que le NFP est « idéologiquement fracturé » et que ses membres « ne sont d’accord sur rien », selon un proche du président qui poursuit donc son « travail d’entonnoir » pour trouver le bon profil pour Matignon.

Le chef de l’Etat a rencontré jeudi matin le président de l’Association des maires de France et du mouvement Nouvelles énergies, David Lisnard, qui a ses priorités : redresser les comptes de l’Etat, réduire l’immigration et revaloriser le travail.

En début d’après-midi, François Sauvadet, le président des Départements de France, a été reçu. François Sauvadet a défendu le profil d’un Premier ministre doté d’une « solide expérience territoriale », assurant qu' »une des voies de sortie de cette crise est de faire confiance aux élus locaux ». A la suite de cette rencontre, Emmanuel Macron s’est envolé pour une visite d’Etat en Serbie, jusqu’à vendredi soir.

Ce qui repousserait la décision « plutôt à la fin de la semaine », selon l’entourage du président. Au mieux : pour François Sauvadet, la nomination d’un Premier ministre ne devrait pas intervenir ce week-end, « mais plutôt dans le courant de la semaine prochaine ».

europe1 Fr

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
Bouton retour en haut de la page