Les traders travaillent sur le parquet de l’indice IG
par Claude Chendjou
Les principales Bourses européennes, pénalisées vendredi par une panne informatique géante, pourraient rebondir lundi après la baisse surprise des taux d’intérêt à court terme en Chine pour soutenir l’économie.
La séance devrait toutefois être volatile ou marquée par un certain attentisme à l’entame d’une semaine riche en données économiques qui apporteront des éléments sur l’évolution de la situation économique en Europe et aux Etats-Unis et la trajectoire des taux directeurs. Les investisseurs doivent également digérer le retrait de Joe Biden de la course à l’élection présidentielle américaine de novembre et son soutien à sa vice-présidente Kamala Harris pour le remplacer.
Selon les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien devrait gagner 0,57% à l’ouverture contre une perte de 0,69% vendredi. Le Dax à Francfort pourrait avancer de 0,34%, tandis que le FTSE 100 à Londres devrait gagner 0,43%. L’indice EuroStoxx 50 devrait progresser de 0,56% et le Stoxx 600 de 0,43%.
La Chine a surpris les marchés lundi en abaissant son principal taux directeur à court terme et ses taux de prêt de référence afin de stimuler la croissance économique. La Banque populaire de Chine (PBOC) a annoncé qu’elle réduirait son taux de repo à sept jours de 1,8% à 1,7%.
Pour la séance d’aujourd’hui, aucun indicateur majeur n’est à l’ordre du jour, mais les investisseurs prendront note cette semaine, entre autres, des indices d’activité PMI en Europe et aux États-Unis, du produit intérieur brut (PIB) américain pour le deuxième trimestre et surtout de l’indicateur de prix PCE américain, mesure de l’inflation préférée de la Fed.
Du côté des résultats d’entreprises, de nombreuses publications sont toutefois encore attendues ce lundi, notamment celles de NXP Semiconductors et Verizon Communications aux Etats-Unis, et de SAP, Ryanair et Covivio en Europe, alors que la saison bat son plein.
Pour le reste de la semaine, les résultats financiers des poids lourds de la bourse comme Tesla, Alphabet, IBM, General Motors et Ford sont également attendus après une première semaine de résultats trimestriels très positive (83% des 70 sociétés du S&P 500 ayant publié leurs résultats ont battu le consensus).
UNE RUE DE WALL STREET
La Bourse de New York a fermé vendredi au terme d’une séance volatile, consécutive au chaos déclenché par une panne informatique mondiale et avant la publication des résultats des grands noms de la Bourse la semaine prochaine.
Le Dow Jones a chuté de 0,93% à 40.287,53 points, le S&P 500 a perdu 0,71% à 5.505 points et le Nasdaq Composite a reculé de 0,81% à 17.726,94 points.
Parmi les 11 principaux indices sectoriels du S&P 500, l’énergie a enregistré la plus forte baisse, les prix du brut ayant atteint leur plus bas niveau depuis la mi-juin en raison du renforcement des perspectives d’un cessez-le-feu à Gaza. Seuls les secteurs de la santé et des services publics ont terminé en territoire positif.
Au cours de la semaine, le Nasdaq et le S&P 500 ont enregistré leur pire semaine de hausse depuis avril. Le Dow, qui avait enchaîné les records en début de semaine, a terminé sur une note positive.
En bourse, Netflix a chuté de 1,5% après avoir prévenu que le nombre de ses abonnés supplémentaires au troisième trimestre serait inférieur à celui de la même période l’année dernière.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei, pénalisé par le recul des valeurs technologiques, recule de 1,18% à 39.589,76 points, à deux doigts de signer une quatrième séance dans le rouge. Le Topix, plus large, recule de 1,09% à 2.829,65 points.
Tokyo Electron a chuté de 1,92%, Advantest de 2,96% et Shin-Etsu Chemical de 2,09%.
L’indice MSCI des actions d’Asie et du Pacifique (hors Japon) a perdu 1,0% après avoir chuté de 3% la semaine dernière.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai recule de 1% et le CSI 300 de 1,07%, pénalisé par un recul des secteurs de l’énergie (-2,58%) et financier (-1,26%), après la baisse surprise des taux directeurs.
Selon les analystes, les investisseurs voient cette décision avant tout comme une confirmation de la faiblesse de l’économie chinoise.
« Globalement, tous les fondamentaux indiquent que la Chine a besoin d’un environnement de taux plus bas, notamment le taux réel qui est très élevé (…) dans ce type d’environnement désinflationniste », note Gary Ng, économiste Asie-Pacifique chez Natixis à Hong Kong.
« Je pense que la tendance générale est que cela correspond assez bien au fait que l’économie ne va pas très bien, et il semble y avoir un certain empressement de la part des autorités à la stimuler maintenant. »
MODIFICATIONS/TARIFS
Le dollar a gagné 0,10% face à un panier de devises de référence.
L’euro a gagné 0,05% à 1,0882 $, tandis que la livre sterling s’échangeait à 1,2912 $ (-0,05%).
Le yuan offshore a chuté de 0,11% à 7,2947 contre le dollar après la décision de la Banque populaire de Chine.
Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a chuté d’environ un point de base à 4,2213%, après avoir gagné 5,1 points vendredi.
HUILE
Les prix du pétrole ont augmenté lundi alors que le marché attend des signes d’une baisse des taux en septembre par la Réserve fédérale américaine (Fed).
Le Brent a augmenté de 0,52% à 83,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a augmenté de 0,54% à 80,56 dollars.
(Écrit par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
