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Rafraîchir les maisons, oui, mais sans climatisation

Nos appartements et nos maisons seront-ils bientôt inhabitables en été ? ? C’est ce que prédit l’Ademe, l’agence de la transition écologique, dans un avis publié fin juin. «  Canicules : la climatisation deviendra-t-elle indispensable ? ? » l’agence s’interroge.

Les pluies et les orages persistants du début de cet été nous le font oublier, mais il y aura deux fois plus de canicules d’ici 2050. Et si nous ne faisons aucun effort climatique, en 2100, elles seront deux fois plus nombreuses. «  peut survenir trois ans sur quatre et durer de mai à octobre »rappelle l’Ademe.

Les conséquences pour nos maisons pourraient être désastreuses. L’agence prévoit que «  plus de 90 % du parc immobilier en France métropolitaine sera fortement à très fortement exposé aux vagues de chaleur d’ici 2100, sauf dans certaines zones montagneuses »Il faut donc les adapter dès maintenant aux fortes chaleurs estivales, prévient-elle. Pour y parvenir, elle énumère plusieurs priorités.

1. Volets et isolation

Toute rénovation doit désormais prendre en compte la question du confort d’été, prévient l’agence. Pour isoler, il faut choisir des matériaux qui protègent à la fois de la chaleur et du froid. L’installation de volets ou de stores pour protéger les fenêtres des rayons agressifs du soleil est également indispensable, estime l’Ademe. Elle appelle cela «  maîtriser les besoins en froid ».

Il est également important de sensibiliser les habitants à adopter les bons gestes, comme fermer les volets pendant la journée et ouvrir les fenêtres lorsque la température baisse la nuit.

Mais elle prévient que ces mesures sont nécessaires, mais que la chaleur pourrait être si forte qu’elles pourraient ne pas suffire. Le refroidissement actif des bâtiments, c’est-à-dire l’utilisation de l’énergie pour produire du froid, deviendra essentiel.

2. Privilégier les alternatives à la climatisation

25 % des ménages sont déjà équipés de climatisation, nous informe l’agence. «  Le marché de la climatisation connaît une croissance importante, avec des ventes en constante augmentation, passant d’environ 350 000 unités vendues en 2014 à plus de 800 000 unités en 2020 »note-t-elle. Mais si cette solution améliore le confort des habitants du logement, elle pose plusieurs problèmes écologiques.

«  Les réfrigérants traditionnellement utilisés dans les climatiseurs et les pompes à chaleur sont des gaz à effet de serre très puissants. »rappelle l’Ademe. Le fluide le plus courant est 2 038 fois plus chaud que le CO2. Au point que la climatisation représente environ 5 % des émissions de gaz à effet de serre de la France.

Lire aussi : Canicule : 4 astuces écolo pour se rafraîchir sans climatisation

Les systèmes de climatisation qui expulsent l’air chaud à l’extérieur contribuent également à augmenter la température localement. «  L’usage généralisé de la climatisation pourrait augmenter les températures extérieures jusqu’à 2°C à Paris »l’avis indique. Cela pourrait même aller jusqu’à «  3,6°C pour les vagues de chaleur les plus extrêmes prévues pour les années 2030 ».

La consommation d’énergie va augmenter. Mais elle pourrait être absorbée par le photovoltaïque, si les climatiseurs ne sont allumés que lorsqu’il y a du soleil et que la température demandée n’est pas inférieure à 26°C.

La climatisation représente environ 5 % des émissions de gaz à effet de serre de la France

Face à ces problèmes, l’Ademe suggère donc de privilégier des alternatives aux climatiseurs. Parmi elles : l’installation de mélangeurs d’air (ventilateurs au plafond), moins gourmands en énergie et sans gaz réfrigérants. ; disposent de puits climatiques, qui permettent de puiser la fraîcheur du sol à une profondeur de seulement 2 mètres ; ou utiliser l’énergie géothermique et créer «  réseaux de froid renouvelables » dans les zones urbaines denses, pour rafraîchir des quartiers entiers.

Reporterre L’Ademe vous avait également présenté la climatisation solaire, mais elle déplore qu’elle soit plus chère que la climatisation, et ne puisse être utilisée que dans les bâtiments publics, les usines, les centres commerciaux, etc. Mais pas encore dans les habitations particulières.

3. Réduire les inégalités face à la chaleur

En 2023, la Fondation Abbé Pierre a montré dans un rapport que 73 % des personnes qui ont froid en hiver ont également trop chaud en été, certaines maisons devenant inhabitables. «  Parmi les plus touchés figurent les populations urbaines précaires et les jeunes, avec 54 % des 18-24 ans qui souffrent de la chaleur dans leur logement, mais aussi les personnes âgées, qui sont les plus vulnérables aux canicules »a noté l’association.

L’Ademe prend en compte ce constat. «  Environ 1,2 million de personnes pauvres vivent dans des zones à haut risque de chaleur, dont 510 000 dans les zones les plus touchées par les anomalies de chaleur nocturnes. »l’agence note. Cela peut également accroître la difficulté de payer les factures d’énergie, car «  selon EDFL’utilisation de climatiseurs peut augmenter les factures d’électricité de 15 % % par mois pendant les mois d’été ».

Compte tenu de ce qui précède, l’agence demande donc que l’expression de «  bouilloire thermique » être défini et qu’une politique publique soit mise en œuvre «  appuyé contre »La Fondation Abbé Pierre a notamment noté que «  Si le propriétaire doit louer un logement avec une température réglementaire minimale de 19°C en moyenne (sinon le locataire peut demander au propriétaire de réaliser les travaux nécessaires), aucune température maximale n’est indiquée pour la location ». Une suggestion reprise par l’Ademe qui recommande «  Définir les caractéristiques d’un logement décent face aux canicules »et ensuite adopter une définition juridique.

Des mesures qui permettraient d’accélérer la rénovation thermique des 6,6 millions de passoires énergétiques que compte l’Hexagone. Et qui éviteraient aux plus précaires de recourir – quand ils le peuvent – ​​à des climatiseurs moins chers à l’achat, mais moins efficaces et plus énergivores…

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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