Quel est ce petit train électrique qui circulera sur des voies ferrées oubliées ?
Désenclaver les petites villes et villages, encourager la mobilité douce en voiture individuelle, développer des lignes de train plus petites… Le tout sans ruiner les communautés. Draisy, concept développé par l’industriel alsacien Lohr, la SNCF et trois autres partenaires – GCK Batterie, Stations-e et l’Institut de recherche technologique Railenium – devrait faire mouche car c’est une petite révolution technologique, voire idéologique, qui se profile. À savoir un train spécialement conçu pour relever de nombreux défis.
L’idée ? Utilisez des voies ferrées tombées en désuétude, voire abandonnées, souvent pas ou peu électrifiées, pour faire circuler ce « train miniature » spécialement conçu. Une sorte de croisement entre un tramway et un TER. Léger, Draisy fonctionne sur batteries et peut transporter jusqu’à 80 passagers, dont 30 assis, et atteindre une vitesse de 100 km/h pour une autonomie maximale de 100 kilomètres.
Un train modulaire
Et le marché est énorme pour ce petit train. Sur les « 9 100 km de voies actuellement peu exploitées, avec en moyenne 13 trains par jour et 30 passagers par train », précise David Borot, directeur de Tech4Mobility à la direction innovation du groupe SNCF, 5 700 km de voies ne sont plus du tout utilisées. . . Ce nouveau train cible ces deux types de « petites lignes ». Ceux qui sont mal exploités et ceux qui ne servent plus et qui pourraient être rouverts à moindre coût grâce à un système de train léger, plus économique, mieux dimensionné comme Draisy », précise David Borot. Il s’agit de lignes où il n’y a pas de mixité de trafic voyageurs, c’est-à-dire que seuls des trains TER y circulent, pas de TGV ni d’Intercités, et pour certaines, occasionnellement des trains. marchandises.
Avec ses 14 mètres de long (l’équivalent d’un bus) et son poids réduit à 20 tonnes, ce nouveau train est adapté aux petites lignes encore desservies aujourd’hui par des autorails de 47 tonnes, souligne Lohr. Les objectifs de Draisy ? Réduire les coûts d’exploitation qui sont optimisés, suivre les coûts de maintenance, la facilité d’installation du système et par conséquent une plus grande fréquence de passage des passagers. Le train est également modulable avec un espace vélo et un grand dénivelé pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite et aux poussettes.
Des batteries rechargées en deux minutes ?
« L’objectif est d’apporter une solution de mobilité dans des zones peu peuplées, pour que les gens puissent se déplacer autrement qu’avec leur propre voiture », explique Julien Rat, directeur du pôle ferroviaire à Lohr. « Les régions ne disposent pas des outils nécessaires pour répondre aux besoins des usagers. » L’entreprise alsacienne espère répondre en étant « sur le marché dès fin 2027, début 2028 ». Après de premiers essais début 2027 sur la ligne Sarralbe-Kalhausen en Moselle.
Lohr travaille sur un système de recharge rapide au sol qui permettra de recharger les batteries à la station en moins de deux minutes. Le train miniature, à peine plus long qu’un bus, devrait circuler, avec chauffeur, sur des lignes qui lui sont dédiées. « Mais nous demanderons aussi des autorisations pour insérer 500 ou 600 mètres dans les gares des villes moyennes pour pouvoir faire la liaison avec d’autres types de trains qui arrivent car c’est ce qui est évidemment intéressant pour les voyageurs. » »