Qu’arrivera-t-il aux animaux après la fermeture du parc aquatique ?
Le parc aquatique, situé à Antibes, prévoit de fermer définitivement le 5 janvier. Marineland devra se séparer de ses animaux, notamment de ses emblématiques orques.
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Orcs actuellement intransférables. La cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé jeudi 5 décembre l’obligation pour le Marineland d’Antibes, qui doit fermer le 5 janvier, de garder ses deux dernières orques jusqu’à la fin d’une expertise sur leurs conditions de vie. Une décision dont se félicite l’association One Voice. « Nous sommes heureux aujourd’hui de cette décision car l’expertise juridique doit être complétée »Muriel Arnal, présidente de One Voice, s’explique à franceinfo.
L’association avait été à l’origine du premier appel en janvier 2024 et craignait que les orques partent vers un parc aquatique à Kobe (Japon). Le tribunal correctionnel de Grasse a ordonné leur maintien à Antibes jusqu’à la fin de l’expertise, sous peine d’amende de 15 000 euros par jour et par orque. La décision a donc été confirmée en appel jeudi. Les conclusions des experts pourraient être soumises dans quelques semaines ou mois.
L’avenir des orques encore présentes à Marineland – Wikie, 23 ans, et son fils Keijo, 11 ans – est donc en suspens. La destination future de ces animaux marins se pose pourtant depuis la loi de 2021 interdisant les spectacles de cétacés à partir de décembre 2026. « Les animaux partiront dès que nous aurons trouvé des structures équivalentes en termes de bien-être animal »Le directeur de Marineland, Pascal Picot, l’a déclaré à France Bleu Azur avant la décision de la cour d’appel. Depuis la loi de 2021, nous travaillons avec les meilleurs experts et plusieurs possibilités s’offrent à nous, notamment celle du Japon qui, pour les orques, nous semble être la meilleure. »
Cette solution envers le Japon a cependant déjà été rejetée par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, préférant un parc européen où la législation est plus protectrice. Marineland propose désormais un delphinarium à Tenerife, dans les îles espagnoles des Canaries. Les associations s’opposent à ce choix. « Cette solution pose un sérieux problèmeexplique le président de One Voice. Le parc de Tenerife est l’autre parc d’Europe abritant des orques. Une orque y est morte il y a à peine deux semaines. Elle n’avait que 29 ans. Au total, quatre orques sont mortes au cours des quatre dernières années, dont une de 3 ans, une de 17 ans et une de 20 ans. » Les orques ont une espérance de vie estimée à une soixantaine d’années.
Un rapport d’inspection, rendu public fin septembre, n’a pas rejeté l’idée des Canaris. Il a toutefois recommandé d’explorer en priorité le transfert des orques vers le sanctuaire de la Nouvelle-Écosse au Canada, souligne Le monde. Ce bras de mer fermé par des filets qui descendent jusqu’au fond est soutenu par One Voice. Un territoire de 44 hectares géré par le Whale Sanctuary Project (WSP). « Rien à voir avec les piscines de Marineland ou de Tenerifeexplique Muriel Arnal. Il y aura une surveillance jour et nuit par des vétérinaires avec une alimentation et des soins tout au long de la vie. Il y aurait un temps d’adaptation dans un enclos flottant qui ferait trois fois la taille de Marineland mais où les orques seraient déjà capables de nager en ligne droite, de plonger en profondeur, d’avoir les courants, les marées, d’apercevoir des poissons. « .
« Un sanctuaire est le contraire d’un delphinarium. Un delphinarium est là pour faire des affaires, pour attirer les visiteurs. Un sanctuaire, pour les animaux et seulement pour les animaux. »
Muriel Arnal, présidente de One Voicesur franceinfo
Une solution de sanctuaire marin mise en place pour l’orque Keiko, star de Save Willy, en Islande entre 1998 et 2002, rappelle Libérer. Certains dauphins du parc pourraient se diriger vers un sanctuaire, situé cette fois en Italie. De son côté, le directeur de Marineland a estimé sur France Bleu que « depuis des décennies, des associations discutent de l’hypothèse des sanctuaires, sans que cette hypothèse ne voie jamais le jour. Elle est encore au stade de projet et la Ministre Agnès Pannier-Runacher l’a clairement expliqué, il n’y a pas de solution sanctuaire aujourd’hui ».
Concernant les autres animaux de Marineland, le président de One Voice n’attend pas « rien du tout, le parc n’a fait appel à aucun partenaire, aucune association. Marineland fait ses affaires avec les autres parcs. » Certains phoques et otaries se rendaient encore au zoo de Madrid. «C’est un projet de relocalisation colossal, estime Pascal Picot, ce qui prendra plusieurs semaines, plusieurs mois. » Il y a plus de 4 000 animaux dans le parc, si l’on compte tous les poissons et coraux situés dans les aquariums.