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le triomphe de la haine

SSix mois se sont écoulés depuis les massacres de civils israéliens perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023, et le sang continue de couler à Gaza. Israël mène la guerre la plus longue de son histoire, la plus meurtrière et la plus dévastatrice aussi, au point d’ouvrir une nouvelle et terrible étape dans un conflit longtemps enfermé dans ses tragédies.

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Les derniers mois ont en effet confirmé les pires craintes. L’armée de l’État juif a répondu à la terreur propagée par le Hamas avec de nouveaux paradigmes. La disproportion est devenue la norme, réduisant à néant la distinction entre miliciens et civils. Son allégorie est une intelligence artificielle, selon un site d’investigation israélien, chargée de sélectionner des milliers de cibles humaines sur la base des services de renseignement. qui n’avait rien vu des préparatifs du 7 octobre, ni du gigantesque réseau de tunnels creusés par le Hamas. Pour quel résultat ? Quatre mois après avoir investi le plus grand hôpital de Gaza pour traquer les combattants du Hamas, l’armée israélienne a jugé nécessaire d’y lancer fin mars une nouvelle attaque meurtrière et particulièrement destructrice. Jusqu’au prochain.

Sous la houlette du Premier ministre Benjamin Netanyahou, dont la survie politique est indexée sur la destruction de Gaza, à défaut d’avoir pu obtenir la libération des Israéliens capturés le 7 octobre pas plus que l’éradication du Hamas, Israël réoccupe l’étroit bande de terre après l’avoir asphyxiée pendant seize ans. Le maximalisme du gouvernement le plus extrémiste de l’histoire du pays ne se contente pas de fabriquer une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. Il annonce empêcher une reconstruction de Gaza si d’aventure les armes finissent par se taire.

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Cette dérive israélienne a été rendue possible par l’aveuglement des États-Unis, dont les timides réserves ont été, à juste titre, comprises comme un acquiescement. Après les décimations de civils palestiniens, de journalistes et d’humanitaires, il y a eu la mort de six employés étrangers d’une organisation non gouvernementale américaine, tués par des tirs successifs d’un drone israélien lors d’un voyage coordonné avec l’armée israélienne, pour que le président Joe Biden élève la voix. Pour obtenir quoi ? La promesse de faciliter l’arrivée de l’aide humanitaire indispensable pour éviter la famine, autrement dit le strict minimum attendu d’une démocratie digne de ce nom.

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Le biais de Joe Biden, qui lui coûtera peut-être sa réélection en novembre, n’est pas le seul responsable. A cela s’ajoute l’impuissance que les gouvernements européens ont délibérément choisie, alimentant les critiques sur leurs principes à géométrie variable. Les signataires arabes des accords de normalisation avec Israël ne trouvent également rien de mal à ce qui se passe à Gaza. La Russie et la Chine maintiennent également une position très médiocre en tant que détracteurs de l’Occident.

Cette paralysie enterre l’espoir très fragile suscité après les premières semaines de guerre : celui d’une prise de conscience que seule une perspective politique peut garantir la sécurité des deux peuples enfermés dans la haine. Six mois après le 7 octobre 2023, ce dernier triomphe. Comme jamais.

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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