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Joe Biden fier d’être « sioniste » depuis 1973

Le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Tel Aviv le 18 octobre 2023.

ÔOn s’interrogera longtemps sur le choix, par les démocrates américains, de l’octogénaire Joe Biden face à Donald Trump, de quatre ans seulement son cadet, mais nettement plus pugnace. D’ailleurs, c’est moins l’âge de l’actuel locataire de la Maison Blanche qui est en cause que ses dérapages, aussi répétés qu’embarrassants. C’est ainsi qu’en avril, le président américain avait exhorté Benjamin Netanyahu à ne pas attaquer… Haïfa. Il a confondu le grand port du nord d’Israël avec Rafah, la ville du sud de la bande de Gaza, où s’est réfugiée plus de la moitié de la population de l’enclave palestinienne, à la frontière avec l’Égypte.

De toute façon, cela n’a pas d’importance puisque l’homme le plus puissant de la planète n’a même pas réussi à empêcher l’opération en cours contre Rafah. Et si Joe Biden a attendu sept mois de carnage pour réellement élever la voix envers Benjamin Netanyahu, c’est parce que sa loyauté envers Israël est ancrée dans une expérience fondatrice, vieille déjà de plus d’un demi-siècle.

Le président américain, né en 1942 en Pennsylvanie, a été élevé par ses deux parents catholiques dans un profond respect pour l’État d’Israël. Élu sénateur démocrate du Delaware à l’âge de 30 ans, il se rend en Égypte et en Israël en août 1973 pour son premier voyage à l’étranger en tant que parlementaire. Déçu de n’avoir été reçu que par des responsables de second rang en Egypte, il considère plutôt sa rencontre avec la cheffe du gouvernement israélien, Golda Meir, comme une « l’un des plus remarquables » de sa vie.

Un fervent « sioniste »

Joe Biden racontera souvent plus tard comment le Premier ministre lui a révélé « l’arme secrète » d’Israël : « Nous n’avons nullepart ailleurs ou aller. » Golda Meir, parfaitement anglophone grâce à ses années de formation aux États-Unis, insistait à l’époque dans les médias américains sur le fait que le « Nation palestinienne » n’existe pas plus que le « Peuple palestinien ». Mais la Première ministre a également affirmé qu’elle n’avait pas « pouvoir pardonner aux Palestiniens (LE) force à tuer leurs enfants »une citation largement utilisée aujourd’hui en Israël.

Le jeune sénateur Biden revient tellement enthousiasmé par son séjour en Israël qu’il commence à se déclarer « Sioniste »un engagement fervent qu’il a réitéré à plusieurs reprises en public, précisant à chaque fois qu’il « Il n’est pas nécessaire d’être juif pour être sioniste ». En juin 1982, il soutient le gouvernement de Menachem Begin dans son invasion du Liban, malgré les nombreuses victimes civiles. Ce soutien est tellement exalté que le Premier ministre israélien doit lui-même tempérer Joe Biden, rappelant que tout belligérant est tenu d’épargner les femmes et les enfants. Quatre ans plus tard, Joe Biden défend ardemment au Congrès une aide militaire colossale à Israël : « C’est le meilleur investissement de 3 milliards de dollars que nous ayons jamais réalisé. S’il n’y avait pas Israël, les États-Unis devraient inventer un Israël pour protéger leurs intérêts dans la région. »

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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