Quand la nouvelle présidente de la Macédoine du Nord refuse de prononcer le nouveau nom de son pays
Skopje a conclu un accord « historique » avec la Grèce en 2018, acceptant d’ajouter le terme géographique « Nord » au nom du pays, pour mettre fin à une querelle de longue date avec son voisin.
Gordana Siljanovska-Davkova, la première femme présidente de la Macédoine du Nord, a refusé de prononcer le nouveau nom du pays utilisé depuis un accord avec la Grèce en 2018, lors de sa prestation de serment dimanche. « Je déclare que j’exercerai la fonction de Président de la Macédoine de manière consciencieuse et responsable, que je respecterai la Constitution et les lois et que je protégerai la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Macédoine »» a déclaré Gordana Siljanovska-Davkova devant les députés et les invités de la cérémonie.
Dans le texte officiel, qu’elle a répété, c’est bien le nom constitutionnel de la Macédoine du Nord qui est utilisé, a constaté un journaliste de l’AFP. Candidate de la droite nationaliste, Gordana Siljanovska-Davkova a été élue le 8 mai pour un mandat de cinq ans au second tour de l’élection présidentielle, devançant le chef de l’Etat social-démocrate sortant, Stevo, avec 65 % des voix. Pendarovsky. Elle est la première femme à accéder à ce poste depuis la proclamation de l’indépendance de ce petit pays des Balkans en 1991.
Une querelle de longue date
Cette professeure d’université à la retraite, qui a fêté samedi ses 71 ans, a assuré qu’elle serait la présidente de « tous les citoyens » et appelé au« unité » dans le pays. Skopje a conclu un accord en 2018 « historique » avec la Grèce, acceptant d’ajouter la mention géographique « Nord » au nom du pays, pour mettre fin à une querelle de longue date avec son voisin, qui bloquait pour cette raison son adhésion à l’OTAN et ses négociations d’adhésion à l’Union européenne (UE). Le pays est devenu membre de l’OTAN en 2020.
La formation nationaliste de droite, VMRO-DMPNE, dont Gordana Siljanovska-Davkova était candidate à ce scrutin, s’est opposée à cet accord avec la Grèce. Par ailleurs, le VMRO-DMPNE est arrivé largement en tête des élections législatives, qui ont également eu lieu le 8 mai, en remportant 58 des 120 sièges du Parlement en battant l’Union sociale-démocrate (SDSM), au pouvoir depuis 2017. Le retour au pouvoir du l’opposition de droite dans ce pays pauvre des Balkans de 1,8 million d’habitants risque de raviver les tensions avec la Grèce, mais aussi avec la Bulgarie, qui fixe ses propres conditions pour faire avancer les négociations. pour que la Macédoine du Nord rejoigne l’UE.