SSouvent cantonnée aux fermes solaires installées en campagne ou sur les toits des habitations de banlieue, l’énergie solaire gagne du terrain dans les villes. En quatre ans, les demandes d’installation de panneaux solaires dans le cadre de projets immobiliers ont été multipliées par sept à Bordeaux, selon la mairie : 276 l’an dernier, contre seulement une quarantaine en 2020.
Cette semaine, 90 professionnels de l’énergie solaire (propriétaires, porteurs de projets, énergéticiens, financeurs et bureaux d’études) se sont retrouvés à la mairie pour « Énergie solaire : Bordeaux s’engage…
SSouvent cantonnée aux fermes solaires installées en campagne ou sur les toits des habitations de banlieue, l’énergie solaire gagne du terrain dans les villes. En quatre ans, les demandes d’installation de panneaux solaires dans le cadre de projets immobiliers ont été multipliées par sept à Bordeaux, selon la mairie : 276 l’an dernier, contre seulement une quarantaine en 2020.
Cette semaine, 90 professionnels de l’énergie solaire (propriétaires, porteurs de projets, énergéticiens, financeurs et bureaux d’études) se sont réunis à la mairie pour « énergie solaire : Bordeaux s’engage », opération destinée à promouvoir le photovoltaïque en ville. « Nous voulons faire de Bordeaux une ville solaire, je martèle ce message », leur a expliqué le maire Pierre Hurmic. « Nous souhaitons installer 60 000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur le terrain communal, nous avons besoin de vous ! C’est à vous, c’est à nous tous d’y aller ! »
« Une approche globale »
S’il y en a un qui n’a pas attendu l’exhortation du maire pour se lancer, c’est bien Olivier Cornouaille, directeur du supermarché Carrefour Market à Caudéran. En juillet 2023, il équipe son parking d’un ombrage solaire (environ 540 panneaux, sur 1 000 mètres carrés). « Nous avons engagé une réflexion en 2021 », a-t-il expliqué à ses pairs. « Parce que nous avions trop de consommation et de pertes d’énergie. Mais le photovoltaïque est une mesure parmi d’autres. Nous avons également revu l’ensemble de notre isolation, de nos systèmes de chauffage et de climatisation. Car si vous produisez votre propre énergie solaire mais continuez à en consommer trop, cela n’a pas de sens. Il s’agit d’une approche globale de la performance énergétique. »
« Si vous produisez votre propre énergie solaire mais continuez à en consommer trop, cela n’a pas de sens »
En moins d’un an, ce Carrefour market a vu sa consommation électrique baisser de 30 %. Il est déjà en avance sur son calendrier d’amortissement, étalé sur sept ans. Autre bénéfice inattendu : l’image dégagée par le magasin est transformée. « Les gens se garent à l’ombre ou à l’abri de la pluie, ils sont intéressés par le projet. Ils m’arrêtent, demandez-moi s’ils peuvent faire ça aussi à la maison ! » révèle Olivier Cornouaille.
Plus difficile en public
Sur les bâtiments publics, ça va plus lentement. « De nombreux dossiers sont en cours, les délais administratifs de décision et de mise en œuvre sont beaucoup plus longs », concède Claudine Bichet, première adjointe au maire, qui pilote le plan solaire municipal. A ce jour, 30 sites sont équipés de panneaux solaires, huit nouveaux seront livrés cette année. Le photovoltaïque est désormais obligatoire sur les projets immobiliers dépassant une certaine superficie.
La difficulté en ville, c’est l’empilement des réglementations. Entre l’UNESCO, les Monuments Historiques, le secteur protégé… plusieurs périmètres sont restreints par des mesures de protection. Règle de base rappelée en mairie : toute installation doit être « intégrée ». Bien évidemment, il ne faut pas le voir depuis la rue ou depuis un immeuble voisin. Une consultation sera ouverte prochainement pour identifier les contraintes et faire le point sur les pratiques.
