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produire de l’électricité en France, pas une mauvaise idée

Les constructeurs automobiles français ont historiquement délocalisé la production de petits modèles vers l’Europe de l’Est, l’Espagne ou la Turquie, tout en se concentrant sur les SUV en France. Or, une étude de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) et de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) indique que la production de petites voitures électriques en France pourrait devenir compétitive par rapport à ces pays d’ici 2030.

La France rattrape son retard concurrentiel dans l’industrie automobile

Le rapport souligne que le passage à l’électricité modifie la structure des coûts. En effet, l’électrification réduit la part du travail humain dans le coût de productionau profit de l’énergie dont le coût est avantageux en France.

Thomas Uthayakumar de la FNH explique que produire une petite voiture électrique en France ne coûterait que 2,5% de plus qu’en Espagne et 2% de plus qu’en Slovaquie, soit environ 260 euros de plus par véhicule. Il est essentiel de donner la priorité à ces petits véhicules, moins polluants et adaptés aux déplacements quotidiens.

La Chine reste un redoutable concurrent avec un avantage concurrentiel de 6%, soit environ 1 000 euros par véhicule. Toutefois, cet avantage pourrait être réduit par une hausse des droits de douane envisagée par la Commission européenneet la conditionnalité du bonus écologique à une empreinte carbone limitée, comme c’est déjà le cas en France.

Renault a déjà pris l’initiative de délocaliser une petite voiture électrique, la R5, dont la production va bientôt démarrer dans le Nord. De son côté, Stellantis continue de produire des véhicules à forte valeur ajoutée en France, tout en fabriquant la petite C3 électrique en Slovaquie.

La Chine, un concurrent majeur

Bernard Jullien, économiste qui a contribué au rapport, affirme que le pari de Renault doit être soutenu pour garantir sa pérennité. La production automobile française a été divisée par deux depuis les années 2000, et la transition vers l’électrique pourrait représenter un tournant crucial. Les voitures électriques nécessitant moins de main d’œuvre, la délocalisation de ces petits modèles pourrait compenser les pertes d’emplois.

Les auteurs de l’étude recommandentaugmenter l’offre de petites voitures électriques produites en France pour réussir la transition énergétique. Ils soulignent que, malgré des coûts de production élevés, il est tout à fait possible et pertinent de fabriquer ces véhicules en France. En appliquant une analyse détaillée des coûts, ils estiment que l’écart de compétitivité avec l’Espagne et la Slovaquie est beaucoup plus faible que prévu.

Pour renforcer cette compétitivité, ils prônent également l’application de droits de douane plus élevés sur les importations en provenance de Chine et l’adoption de règles commerciales compatibles avec les intérêts économiques et environnementaux de l’Europe. La conditionnalité du bonus écologique et du soutien à la production nationale pourrait jouer un rôle crucial dans la relocalisation de la production de petites voitures électriques en France, contribuant ainsi à la transition énergétique et à la création d’emplois.


Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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