Pro D2 – Julien Tastet : « Brive sera le principal concurrent d’Oyonnax »

Oyonnax semble être le grand favori pour le titre de champion de France de Pro D2. Est-ce aussi votre sentiment ?
Au vu de l’effectif et du recrutement effectué, Oyonnax fait partie des prétendants au bouclier, c’est sûr. Maintenant, je pense que le CA Brive sera le principal concurrent des Oyomen. Je suis d’ailleurs étonné que les Brivistes ne rassemblent pas plus de voix. Pour moi, ces deux équipes seront certainement sur la même ligne. L’an dernier, Brive avait déjà une très bonne équipe. Ce club s’est considérablement renforcé. Le pack s’est vraiment densifié et a pris de l’expérience avec l’arrivée d’un joueur comme l’international anglais Courtney Lawes. Certes, il ne traversera pas le terrain mais il apportera beaucoup de confiance, de sérénité et de leadership. Derrière, l’arrivée du demi d’ouverture sud-africain Curwin Bosch est un atout considérable. Avec le petit Carbonneau à la mêlée qui prendra encore plus d’importance dans le système de jeu, ils auront une très bonne charnière. L’effectif du CAB me paraît très dense. J’insiste, mais je pense qu’il y aura une vraie bataille entre ces deux équipes pour la montée en Top 14.

Plusieurs clubs sont évoqués pour figurer dans le dernier carré, notamment Provence Rugby. Pensez-vous qu’il pourrait y avoir un invité surprise ?
Je suis étonné que le Biarritz Olympique ne soit pas davantage cité parmi les potentiels demi-finalistes. Je vois bien l’équipe de Biarritz s’inviter en fin de saison et se mêler à la bagarre lors de la phase finale.

Qu’est-ce qui te fait penser ça ?
Je sens que les Biarrots cherchent une revanche. Maintenant, il y a plus de stabilité au sein du club. L’effectif est resté stable. La ville s’est remobilisée autour de son club, les supporters vont revenir. Leur recrutement a été bien ciblé. A savoir quelques joueurs comme Mathieu Acebes ou Piula Fa’asalele, ce sont des gars qui vont apporter de l’expérience, de la maturité. Individuellement, il y a aussi plusieurs joueurs un cran au-dessus de la Pro D2. Je pense à Yohan Beheregaray ou Cornell Du Preez en troisième ligne qui arrive de Toulon. Ces joueurs ont beaucoup d’expérience du Top 14. Je vois bien les Biarrots atteindre les demi-finales.

La partie inconnue n’est-elle pas celle du nouveau staff technique ?
Ayant eu quelques retours, j’ai le sentiment que ce staff fonctionne très bien et que Biarritz peut créer la surprise. Tout comme Béziers qui pourrait poursuivre sur sa lancée positive de la fin de saison dernière.

Qu’en est-il de Mont-de-Marsan, votre ancien club, rarement évoqué en début de saison, mais jamais loin des phases finales ?
Je garde un œil attentif sur le club. Le recrutement se révèle de qualité. Un garçon comme Luka Goginava qui a réalisé une belle fin de saison avec Grenoble sera un atout aussi bien en mêlée fermée que sur le plan offensif. Il apportera de la puissance. Ioane Iashagashvili, le troisième ligne centre de Valence-Romans, a dominé la Pro D2 l’an dernier. Lui aussi apportera de la densité et de la puissance. Le retour d’Alex de Nardi sera précieux. Et puis, Mont-de-Marsan a l’habitude de faire ressortir quelques jeunes. Surtout, le club aura peut-être profité des quelques erreurs commises l’an dernier pour revenir en phase finale.

Nice, promu en Pro D2, est le club le plus souvent évoqué pour être relégué à l’issue de la saison. Etes-vous d’accord avec le résultat de ce sondage ?
Pour Nice, je ne suis pas surpris. C’est presque une évidence. Le promu est toujours évoqué. Surtout, si j’ai bien suivi, je n’ai pas le sentiment que le club se soit énormément renforcé, mais ce championnat est de plus en plus difficile, de plus en plus homogène. Et puis, il y a la jurisprudence Dax, promu la saison dernière et qualifié pour les play-offs. Personne ne prendra Nice à la légère et cela n’aidera pas le club.

Aurillac et Montauban, deux bastions historiques de la Pro D2, sont également évoqués pour la relégation. Etes-vous surpris ?
Non, c’est chaque année pareil. Aurillac a perdu ses deux demis d’ouverture (Antoine Aucagne et Marc Palmier) qui étaient très importants dans son système de jeu, notamment en raison de la longueur de leur jeu au pied. Ils ont également perdu un atout important avec le départ du deuxième ligne Cam Dodson. Comme pour Montauban, Aurillac va sûrement vivre une saison difficile. D’autant que d’autres équipes comme Nevers, Soyaux-Angoulème se sont encore renforcées. Comme je l’ai dit plus haut, le niveau continue de progresser. Les clubs travaillent bien et se renforcent. Franchement, il y a au moins douze clubs qui peuvent se qualifier pour la phase finale.