premières impressions à bord du concurrent des Peugeot 2008 et Renault Captur
« Alfa Romeo est la seule marque qui peut vendre une voiture exclusive pour 2 millions d’euros, en même temps qu’une gamme accessible à partir de 30 000 € », déclare Jean-Philippe Imparato, directeur général de la marque italienne, à l’occasion de la cérémonie officielle. présentation de Milan. Il est vrai qu’entre la 33 Stradale et le nouveau SUV (les commandes de l’édition spéciale de lancement, qui démarre à 31 500 €, seront ouvertes à partir du 25 avril), Alfa Romeo dispose d’une fourchette de prix pour le moins étendue.. Mais le lien entre les deux modèles ne s’arrête pas à un logo : « Le projet 33 Stradale est important pour asseoir la marque, sa perception : à ce prix, il faut être très pointilleux sur tous les détails pour que la voiture soit parfaite » Et puis nous transférons cette expérience dans les voitures de tous les jours. Ce lien est fondamental. C’est l’essence d’Alfa Romeo », explique Daniel Guzzafame, directeur produit de la marque.
A lire aussi : toutes les informations et tarifs de la nouvelle Alfa Romeo Milano
Un style « tu m’as vu »
Soit. Alfa Romeo s’apprête à proposer une gamme de quatre modèles, ce qui ne s’était pas produit depuis « très longtemps », selon les propres mots de Daniel Guzzafame. Quant au cadeau bonus, la 33 Stradale, il faut voir son impact sur la gamme dite « classique », mais pas seulement dans le design. Le souci du détail, évoqué par le chef de produit Alfa Romeo, se retrouve certainement sur le nouveau SUV, dans le dessin de la célèbre calandre Scudetto, dont seule la version Progresso (avec la Biscionne) a été présentée au public de Milan. On le retrouve également dans la signature lumineuse, dans la Coda Tronca qui rappellera des souvenirs aux plus nostalgiques des « alfistes ». Mais l’ensemble semble, sous certains aspects, vouloir en faire trop : la présentation sportive de la version Veloce exposée est sans doute pour beaucoup dans cette impression. (jantes 20 pouces très ajourées, garniture abaissée de 25 mm…). Une version plus classique sera sans doute plus humble. Mais passons à autre chose, car finalement les goûts et les couleurs…
Les passagers plus choyés que le conducteur
En revanche, le point le plus discutable concerne l’habitacle. Pas en termes d’espace intérieur. Dans un encombrement de 4,17 m, les ingénieurs ont en effet réussi à offrir un volume de coffre très convenable de 400 l, et une habitabilité étonnamment bonne aux places arrière.. Les sièges Sabelt Sport des places avant sont néanmoins largement évidés et perforés pour offrir un confort de genoux aux passagers arrière. La hauteur sous barrot est très correcte pour une hauteur d’à peine 1,80 m, et les caves à pied sont spacieuses. Seuls les sièges manquent de longueur sous les cuisses et surtout, il faudra retenir son voisin si le conducteur décide de s’amuser dans une série de virages : aucune poignée de maintien n’est prévue.
Côté présentation, si la marque s’est concentrée sur certains éléments comme les compteurs avec leur coiffe à double bossage, modernisés grâce à un panneau numérique, il aurait été judicieux de ne pas piocher aussi allègrement dans la banque d’orgues Stellantis. La vocation sportive ou haut de gamme impose également une certaine exclusivité : tous les boutons placés sur la console centrale sont ainsi communs à tous les modèles du groupe.. Quant aux commandes au volant, elles proviennent directement de DS. De plus, pour une meilleure ergonomie, l’écran tactile aurait mérité d’être placé un peu plus haut : il oblige ici le conducteur à baisser trop souvent les yeux.
Le royaume des plastiques durs
Mais le point culminant de la déception vient de la qualité des matériaux utilisés. Certes, les modèles Veloce présentés étaient dotés de garnitures en Alcantara, y compris sur certaines zones de contact.. Par quel élément ce matériau sera-t-il remplacé sur les versions plus classiques ? Espérons qu’il ne s’agira pas des mêmes plastiques que ceux proposés sur le tableau de bord, la casquette ou encore les coques des sièges Sabelt Sport : ils sont durs et offrent une finesse déconcertante. Ce n’est clairement pas à la hauteur de ce que l’on attend d’une Alfa Romeo, surtout si les ingénieurs étaient aussi « pointilleux » que sur la 33 Stradale, comme nous l’a confié Daniel Guzzafame. C’est peut-être là l’un des secrets des 31 500 €… A titre de comparaison, la Peugeot 2008 s’en sort bien mieux. Cependant, l’assemblage des différents éléments s’est révélé tout à fait correct.
Gageons que les modèles présentés étaient encore des préséries. L’Alfa Romeo Milano n’arrivera en effet chez les concessionnaires qu’en septembre prochain. Entre-temps, nous aurons eu l’occasion de tester le SUV, afin de vérifier si le comportement dynamique du Milano est conforme aux exigences des développeurs qui ont également travaillé sur la 33 Stradale.