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Poutine se rend au Kazakhstan, son « véritable allié »

Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et son homologue russe Vladimir Poutine, le 23 octobre 2024 à Kazan (Maxim Schemetov / POOL/AFP/Archives)

Le président russe Vladimir Poutine est en visite mercredi au Kazakhstan, son « véritable allié » pourtant courtisé par la Chine et l’Occident, où il doit notamment aborder la mise en œuvre de projets énergétiques dans ce pays d’Asie centrale.

Après avoir rencontré mercredi son homologue kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, M. Poutine a signé avec lui une déclaration commune appelant à « l’approfondissement du partenariat stratégique » entre les deux pays.

Un protocole a été signé sur la fourniture de pétrole au Kazakhstan et Vladimir Poutine a déclaré vouloir augmenter les livraisons de gaz russe à l’Ouzbékistan via le Kazakhstan, alors que Moscou cherche à réorienter ses exportations après la perte du marché européen.

« Le Kazakhstan est notre partenaire stratégique et un allié véritablement fiable », a déclaré M. Poutine, affirmant qu’il voyait « de vastes perspectives » pour le développement de la coopération russo-kazakhe.

Dans un discours publié mercredi par le journal kazakh La Pravda, le président russe a salué une « alliance éprouvée et tournée vers l’avenir » avec cette ancienne république soviétique, et a salué un « véritable allié ».

« Nous avons été et restons un partenaire stratégique fiable et un allié de la Russie dans cette période difficile de l’histoire, remplie de conflits et de catastrophes », a assuré Kassym-Jomart Tokaïev, dans une lettre publiée par le journal russe Izvestia.

Jeudi, deuxième jour de cette visite, le président russe participera à une session de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire dirigée par Moscou.

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, il s’agit de la 11e visite de M. Poutine en Asie centrale, une région riche en ressources naturelles où l’influence historique de Moscou reste forte bien que contestée par la Chine et les Occidentaux.

Vladimir Poutine s’est félicité du fait que le Kazakhstan et la Russie « adoptent des positions similaires » au niveau international, même si Astana maintient un équilibre sur la guerre en Ukraine en soutenant l’intégrité territoriale ukrainienne sans condamner ouvertement l’invasion russe.

En septembre, M. Tokayev avait estimé que la Russie était « militairement invincible » tout en assurant qu’« au Kazakhstan, la population a une réelle sympathie pour le peuple ukrainien ».

« Des projets à grande échelle »

Le Kazakhstan, comme d’autres pays d’Asie centrale, est accusé par l’Occident de permettre à la Russie de contourner les sanctions qu’ils lui ont imposées pour l’invasion de l’Ukraine, ce qu’Astana nie.

Première puissance d’Asie centrale, le Kazakhstan est un allié militaire et économique de la Russie avec laquelle il possède plus de 7 500 kilomètres de frontière commune.

Une frontière qui, selon M. Tokaïev, garantit « une amitié éternelle et un véritable bon voisinage ». Le président kazakh a toutefois ordonné cette semaine de renforcer la défense territoriale de son pays, inquiet de l’escalade en Ukraine.

Lors de cette visite, les deux chefs d’Etat pourraient évoquer la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan, pays qui produit 43% de l’uranium mondial mais manque chroniquement d’électricité.

La Russie, via sa société d’État Rosatom, est en lice, tout comme la Chine, la Corée du Sud et la France.

Vladimir Poutine a déclaré mercredi que Rosatom était « prêt à lancer de nouveaux projets à grande échelle » au Kazakhstan. Il a également salué la « coopération dans le secteur du gaz et du pétrole ».

Mais le Kazakhstan, pays enclavé qui doit exporter 80 % de son pétrole via la Russie, tente de développer des routes alternatives, notamment via la mer Caspienne.

Eleon Lass

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