pourquoi y a-t-il autant d’armes à feu en circulation ?
Publié
Durée de la vidéo : 2 minutes
La tension est toujours extrêmement vive en Nouvelle-Calédonie, samedi 18 mai, où des échanges de balles réelles s’effectuent aux barrages routiers. L’archipel de 270 000 habitants compte probablement plus de 100 000 armes à feu. Comment l’expliquer ?
Des coups de feu en plein jour, et des miliciens avec des fusils sur l’épaule. Les vidéos amateurs révèlent depuis le début de la crise une Nouvelle-Calédonie surarmée. Selon les autorités, 64 000 armes sont déclarées sur l’archipel, et au moins autant sont détenues illégalement, soit une arme pour deux habitants, contre une pour cinq en métropole. La première raison est culturelle : la chasse au cochon sauvage ou au cerf est très répandue chez tous les Calédoniens, tout comme le tir sportif.
Il existe également une culture américaine d’autodéfense, qui s’est développée après la guerre civile des années 1980. Un instant « de transformation concrète de cette mythologie cowboy à travers l’armement et la création de milices d’autodéfense », estime Bénoît Trépied, anthropologue au CNRS et spécialiste de la Nouvelle-Calédonie. En 1988, l’État a durci les règles de détention d’armes et de munitions spécifiquement sur l’archipel. Les autorités locales ont levé les restrictions en 2011, déclenchant une ruée contre les armureries.