Nouvelles

Au moins un tiers des espèces d’arbres européennes inadaptées au réchauffement climatique

Une forêt mixte (hêtres, chênes, pins, épicéas) dans le Parc Naturel Régional des Vosges, en novembre 2018.

Le changement climatique devrait réduire d’au moins un tiers le « réservoir d’espèces » d’arbres dans lequel les forestiers européens peuvent puiser par rapport au réservoir actuel. C’est le résultat inquiétant de travaux publiés lundi 29 avril dans la revue Écologie et évolution de la nature. Alors que les forêts du continent sont durement touchées par les incendies, les sécheresses et les maladies, largement liées au réchauffement climatique, le nombre d’espèces européennes disponibles pour adapter les massifs à ces bouleversements apparaît déjà particulièrement limité. .

Retrouvez notre enquête « Adaptation » (2023) : La forêt française sous le feu du réchauffement climatique

Frênes, chênes, saules, aulnes, pins… Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont pris en compte la répartition de 69 espèces originaires d’Europe, soit plus de 90 % des espèces européennes – le continent compte peu d’espèces endémiques par rapport aux autres régions d’Europe. dans le monde – ainsi que des données d’occurrence provenant de plus de 238 000 parcelles forestières. Ils ont ensuite modélisé la capacité de résistance des arbres jusqu’en 2100, à partir de trois scénarios climatiques : le premier prévoyant un réchauffement d’environ 1,6 °C d’ici 2100 par rapport à la période 1850-1900, le deuxième un réchauffement de 2,5 °C et le troisième. environ 4,3 °C.

En moyenne, selon leurs résultats, le nombre d’espèces par kilomètre carré capables de survivre au siècle diminuerait d’environ 33 % par rapport au nombre d’espèces actuel, dans le scénario le moins sévère ; 38% dans un scénario intermédiaire (neuf espèces pourraient être plantées par kilomètre carré) ; et 49 % si le réchauffement était encore plus sévère. L’impact diffère selon les zones géographiques : l’Europe du Nord et l’Europe de l’Ouest devraient être plus touchées que le centre et l’est du continent. Les régions montagneuses seraient également relativement épargnées.

 » Goulot d’étranglement « 

Si d’autres travaux ont déjà décrit l’évolution des aires de répartition de différentes espèces d’arbres, cette nouvelle publication démontre que la crise climatique pourrait créer une sorte de « goulot d’étranglement » dans la gestion forestière : les espèces adaptées aujourd’hui à une région particulière pourraient ne plus être adaptées au climat futur.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Réchauffement climatique : ressources insuffisantes et plans de gestion des forêts obsolètes

Et si, avec l’augmentation du réchauffement, de nouvelles espèces vont pouvoir s’établir à un endroit donné, elles ne peuvent pas le faire maintenant, par exemple parce que des épisodes de gel continuent de se produire. Toutefois, les gestionnaires forestiers ne peuvent utiliser que des espèces qui sont climatiquement viables aujourd’hui et demain.

Il vous reste 52,17% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
Bouton retour en haut de la page