pourquoi le secteur du luxe cherche-t-il autant à innover ?
Et si la technologie s’infiltrait aussi dans le luxe ? Autrefois réservé au seul domaine du sport, avec des chaussures de running toutes plus légères les unes que les autres, c’est désormais au tour du secteur de la mode haut de gamme d’adopter la « fashion tech ».
Loin des imperméables ultra-résistants, le secteur du luxe mise sur l’innovation avec des sacs composés à 99% d’air et 1% de verre, d’une résistance exceptionnelle, ou encore des tenues capables de changer de couleur en fonction de l’éclairage.
L’innovation comme atout pour attirer un nouveau public
En 2022, Coperni crée l’événement en dévoilant lors de la Fashion Week printemps-été de Paris une robe révolutionnaire, réalisée à l’aide d’un spray. Cette prouesse, transformer instantanément un liquide en un tissu solide à base de coton et de fibres synthétiques associés à une solution polymère, a propulsé le monde de la « fashion tech » dans une nouvelle ère. Conçue par Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant, cette robe a fait grimper la valeur de Coperni à plus de 26,3 millions de dollars en seulement 48 heures après sa présentation, selon Media Impact Value (MIV), qui évalue l’impact médiatique dans les secteurs de la Mode, du Luxe et de la Beauté. .
Cette fusion audacieuse de la science, de la technologie et du design a suscité un enthousiasme sans précédent. Depuis, les défilés spectaculaires se multiplient, mettant en avant les innovations technologiques les plus audacieuses. La « Fashion tech », déjà en vogue en 2017, refait surface cette fois dans le secteur du luxe, mais avec une présentation repensée pour être encore plus captivante.
Une présentation artistique qui met en valeur les avancées technologiques des maisons de couture et qui séduit la génération Z et les Millennials sur les réseaux sociaux, qui devraient représenter 45% du marché mondial du luxe d’ici 2025 selon Bain & Company. C’est ce qu’a par exemple compris Anrealage, qui a profité de la Fashion Week automne-hiver 2023 à Paris pour présenter des vêtements qui changent de couleur sous la lumière ultraviolette.
« Ils ne sont pas seuls dans ce domaine, d’autres innovateurs comme Iris van Herpen utilisent l’impression 3D depuis longtemps », explique Cécile Poignant, spécialiste des tendances interrogée par 20 Minutes. Selon le consultant international, derrière ces surprenants défilés se cache parfois une motivation plus écologique.
Une mode plus durable
« La Couture a toujours recherché des solutions innovantes et le recours à la technologie », explique Cécile Poignant. L’accent est actuellement mis sur la recherche de nouveaux matériaux, en réponse aux défis climatiques auxquels nous sommes confrontés. »
Le spécialiste alerte sur une possible pénurie de matières premières comme « les métaux rares, le coton ou le cachemire », soulignant « l’urgence de trouver des alternatives plus respectueuses de l’environnement ». « . Concernant ces alternatives, elle évoque des start-up ou des marques qui ont déjà opté pour une solution verte comme Mylo ou Pili avec du « cuir végétal à base de mycélium » ou des « teintures sans pétrochimie à base de bactéries ».
Cependant, tous les fans de « fashion tech » ne suivent pas cette voie. Certains privilégient une approche purement esthétique, comme Clara Daguin, qui intègre beaucoup de lumière dans ses créations. Ses pièces se rapprochent plus de l’art vivant que du prêt-à-porter, grâce à l’utilisation innovante de la technologie. Et ça fait mouche, la marque offrant une belle visibilité sur les réseaux.
Selon l’experte Cécile Poignant, cette tendance pourrait élargir le marché à un public plus large, peut-être même à nous tous, avec des produits de prêt-à-porter plus abordables à l’avenir.