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Pourquoi la raquette de Truls Moregard, finaliste des JO de Paris 2024, n’est-elle pas arrondie ?

Truls Moregard (ou Möregårdh dans son pays) est à un match d’écrire la plus belle page de sa carrière. A 22 ans, le Suédois a réalisé un tournoi olympique sensationnel, où il a atteint la finale, après avoir éliminé le numéro 1 mondial Wang Chuqin (4-2) en huitièmes de finale puis Hugo Calderano, numéro 5 mondial, en demi-finale. Un exploit énorme pour celui qui ne fait pas grand-chose comme tout le monde.

Vice-champion du monde à 19 ans, en 2021 à Houston (Etats-Unis), alors qu’il n’était que 77e joueur mondial, il est entré dans le top 5 mondial en mai 2022 (3e pendant une semaine fin octobre 2022), avant de chuter à la 26e place. Et il est connu pour sa célébration, coude sur un genou au sol et poing sur le front, pour son attitude manquant parfois de maturité, mais aussi pour la forme de sa raquette.

Sans surprise, Moregard est équipé par la marque suédoise Stiga, qui l’accompagne depuis son plus jeune âge. La seule à proposer un bois, qu’ils ont baptisé « Cybershape », avec une lame à sept faces inégales. Le bois constitue la base de la raquette, sur laquelle est collé de chaque côté un revêtement en mousse et caoutchouc.

Une surface d’impact plus grande

Il n’y a pas de règles concernant la forme et la taille du bois d’une raquette de tennis de table, vous pouvez jouer avec une lame de la taille d’une raquette de tennis si vous le souhaitez (mais bonne chance…). L’idée des Suédois est d’augmenter la surface de frappe en haut de la raquette (la partie inférieure, près du manche, diminue légèrement), et d’offrir plus de possibilités d’attraper la balle près de la table. Placez une raquette sur sa tranche : la rondeur offrira moins de surface de contact avec la table qu’un côté droit.

Sa raquette, dotée de revêtements très rapides, est peut-être un bon atout pour Truls Moregard, qui obtiendra, quoi qu’il arrive face au Chinois Fan Zhendong (qui l’a battu en finale des Championnats du monde en 2021), sa deuxième médaille individuelle au niveau mondial. Mais elle reste très rare sur le circuit international, puisqu’il faut s’adapter à son poids plus élevé, et à un équilibre modifié.

C’est la deuxième fois qu’un Suédois se qualifie pour la finale des Jeux Olympiques après Jan-Ove Waldner, champion en 1992 et vice-champion en 2000. En finale, il affrontera le Chinois Fan Zhendong, qui a battu Félix Lebrun en demi-finale (4-0), dimanche à 14h30.

Cammile Bussière

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