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Pour leur aide militaire à la Russie, qu’a promis Moscou à l’Iran et à la Corée du Nord ?

John Kirby, le porte-parole du Conseil national de sécurité américain, a présenté une série de documents pour étayer l’hypothèse d’une aide militaire à la Russie apportée par la Corée du Nord, notamment sous la forme de transferts de nombreux conteneurs de munitions d’artillerie, ce vendredi 13 octobre.

Ce soutien n’est pas sans rappeler celui obtenu, dès le début de l’agression russe contre l’Ukraine, de la part de l’Iran, notamment sous la forme de drones d’attaque à très longue portée Shahed 136, largement utilisés depuis.

Mais s’il est relativement aisé de déterminer la nature de l’aide militaire iranienne et nord-coréenne à la Russie, la nature des contreparties proposées par Moscou reste pour l’instant obscure, même si celles-ci seront, selon toute probabilité, de trois types seulement.

Bien que tous deux le nient, les preuves continuent de s’accumuler depuis plusieurs mois concernant l’assistance militaire apportée par Téhéran d’abord, puis par Pyongyang, puis à la Russie, pour soutenir son effort militaire en Ukraine. .

Aide militaire à la Russie de l’Iran et de la Corée du Nord

Ainsi, de nombreux débris et éléments collectés par les forces ukrainiennes ont montré que l’Iran avait effectivement livré à Moscou plusieurs centaines de drones d’attaque Shahed 136 à très longue portée, et permis aux entreprises russes de copier la plupart de leurs éléments. pour concevoir le drone d’attaque Geranium.

Aide militaire à la Russie : Shahed 136Aide militaire à la Russie : Shahed 136
Le Shahed 136 iranien a permis aux armées russes de contourner les défenses anti-aériennes et antimissiles ukrainiennes efficaces, et de frapper à moindre coût certaines infrastructures civiles.

Plus récemment, à l’issue d’une visite très médiatisée de Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen, à Moscou, le Conseil de sécurité nationale américain a annoncé avoir obtenu des éléments incontestables concernant l’envoi, par la Corée du Nord, d’un millier de conteneurs par ferroviaire vers la Russie.

Selon les renseignements américains, il s’agirait de matériel militaire et surtout de munitions, alors que pour la première fois en 20 mois de guerre, les armées ukrainiennes ont tiré plus d’obus d’artillerie que l’armée russe la semaine dernière.

Si cette aide iranienne et nord-coréenne n’est sans doute pas décisive pour l’avenir du conflit en Ukraine, même si elle joue un rôle non négligeable, elle n’a certainement pas été obtenue sans compensation de la part de Moscou.

Compte tenu des situations très particulières de ces deux pays, à l’index et sous sanctions de la communauté internationale, et des menaces auxquelles leurs dirigeants pensent s’exposer, les compensations obtenues par Pyongyang et Téhéran de la part du Kremlin, peuvent être de trois types.

Veto russe au Conseil de sécurité des Nations Unies

La première, et non des moindres, repose sur le siège de la Russie comme membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, et surtout sur le droit de veto permanent qui s’attache à cette position aux mains de cinq pays seulement (Chine, Etats-Unis). -États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).

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Le soutien de la Russie au Conseil de sécurité des Nations Unies permettrait à Téhéran et à Pyongyang de voir les sanctions internationales s’éroder au fil du temps, du moins en dehors du bloc occidental.

En d’autres termes, avec le soutien de la Russie, le Conseil de sécurité ne pourra voter de nouvelles sanctions coercitives contre aucun de ces pays, car ils sont protégés par le veto systématique de la Russie.

Dans cette hypothèse, le pire scénario serait que les deux pays aient obtenu une certaine liberté pour leurs programmes militaires respectifs, sans risquer d’être mis sur liste noire par l’ensemble de la communauté internationale, même si des sanctions occidentales seraient inévitables.

On peut cependant penser que Moscou aura pris certaines précautions en négociant son soutien dans ce domaine précis, sachant que la Russie avait voté, jusqu’à récemment, des sanctions internationales contre ces deux pays alliés dans la poursuite de leurs programmes. armes nucléaires militaires.

En revanche, dans le cadre défini précédemment, le soutien russe au Conseil de sécurité peut permettre à Téhéran et à Pyongyang de voir les sanctions mises en place par le Conseil de sécurité s’éroder avec le temps, tant dans le domaine économique qu’en matière de vente de systèmes d’armes. .

Livraison d’équipements militaires russes avancés aux armées iranienne et nord-coréenne

La deuxième hypothèse, éminemment problématique à relativement court terme, repose sur d’éventuelles livraisons d’armes et de systèmes d’armes russes aux armées iranienne et nord-coréenne.

Sous sanctions internationales depuis plusieurs décennies, ils utilisent aujourd’hui majoritairement du matériel militaire datant des années 60, 70 et 80, soit avant la révolution islamique iranienne de 1978, et la révélation du programme nucléaire militaire nord-coréen, en 1990.

MiG-29 Corée du NordMiG-29 Corée du Nord
Le Mig-29 est le chasseur le plus moderne de l’armée de l’air nord-coréenne

Téhéran et Pyongyang ont réussi à acquérir des équipements plus modernes, tels que des avions Mig-29 pour l’armée de l’air nord-coréenne et des systèmes anti-aériens Tor d’Iran, dans les années 1980 et 1990, mais en quantités et en volumes insuffisants.

En effet, pour les deux, obtenir, en compensation des matériels et munitions livrés aux armées russes, certains systèmes d’armes avancés, comme des systèmes sol-air, des avions de combat, des sous-marins, des véhicules blindés ou des missiles, permettrait moderniser significativement leurs forces armées, et donc l’équilibre des forces sur leurs théâtres respectifs.

L’hypothèse d’un bouleversement des équilibres de puissance dans la péninsule coréenne, ou dans le golfe Persique, est probablement considérée comme bénéfique par le Kremlin, puisqu’obligeant les États-Unis et leurs alliés à déployer des forces supplémentaires pour rétablir l’équilibre stratégique, et donc affaiblir leur présence. en Europe et leur soutien à l’Ukraine.

Il n’en demeure pas moins que l’industrie de défense russe est aujourd’hui pleinement mobilisée pour soutenir l’intervention en Ukraine, et il semble peu probable qu’elle libère des ressources humaines et industrielles au profit des alliés iraniens et nord-coréens. moins tant que le conflit en Ukraine reste dynamique.

Transferts de technologies de défense vers les industries iranienne et nord-coréenne

Dernière possibilité, les autorités russes ont pu autoriser certains transferts de technologies de défense vers ces deux pays et leurs industries de défense.

héros sous-marin Kim Gun-ok Corée du Nordhéros sous-marin Kim Gun-ok Corée du Nord
Le transfert de certaines technologies permettrait aux industries nord-coréennes et iraniennes de faire des progrès significatifs dans l’efficacité des systèmes d’armes produits.

Cette hypothèse permettrait à la fois de contourner les contraintes de production de l’industrie de défense russe au profit du conflit en Ukraine, et de masquer, au moins de manière trop évidente, le soutien apporté aux industries de défense des deux pays.

Dans le même temps, selon les technologies transférées, celles-ci peuvent potentiellement déstabiliser les équilibres de pouvoir régionaux à moyen terme, surtout si elles sont accompagnées, comme cela est probable, de composants de fabrication russe afin de donner à Moscou le contrôle du montée en puissance des armées de ses alliés.

Il sera probablement impossible, dans un avenir proche, de déterminer avec certitude la nature exacte des compensations obtenues par l’Iran et la Corée du Nord pour leur soutien actif à l’effort militaire russe en Ukraine. Il est cependant probable qu’elle se retrouve dans l’une de ces trois hypothèses, voire dans un subtil mélange de celles-ci.

Rien ne dit par ailleurs que Pyongyang et Téhéran aient obtenu des compensations identiques de la part de la Russie, d’autant que les besoins de ces deux pays sont assez divergents, même s’ils sont tous deux exposés à de sévères sanctions internationales.

Article du 16 octobre 2023 en version complète jusqu’au 8 avril 2024

Eleon Lass

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