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Divertissement

Caméras, autorisations, psychologues… Les coulisses de cette série documentaire inédite

Immersion scolaire dans une classe d’aujourd’hui. M6 lance ce dimanche, à 21h10, Au coeur du collège, une année à Jean-Vilar, une série documentaire au caractère unique. Durant toute une année scolaire, des équipes de tournage ont suivi le quotidien de quatre classes de 3e dans un établissement REP (réseau d’éducation prioritaire) de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). L’objectif? « Montrer la réalité de ce qui se passe lorsque vous déposez vos enfants à l’école le matin », expliquait Matthieu Grelier, le directeur des programmes des Studios ITV, lors d’une conférence de presse en juin.

« Comment sont les personnels enseignants et encadrants, quels sont les enjeux et les défis auxquels ils sont confrontés au quotidien ? Quelles sont leurs réussites, leurs difficultés, leurs réussites, leurs échecs ? Que signifie être collégien aujourd’hui ? A quoi pense-t-on en cette année très charnière où nous allons passer le brevet ? », a listé Matthieu Grelier.

Au programme : amitiés et tensions entre étudiants, la place des réseaux sociaux, le harcèlement, le soutien pédagogique… Si l’intérêt pour le sujet n’est pas nouveau (on ne compte plus les documentaires sur le milieu scolaire et les adolescents), la forme est hors du commun. En plus des caméras embarquées classiques, la production a placé des plans fixes dans les couloirs, les salles de classe et les salles communes. Une nouvelle forme de télé-réalité ? « On en est très, très loin », se défend la productrice Andréa Palis, qui précise aussi avoir accru sa gentillesse. « Là, nous sommes dans la vérité absolue. On voit très bien qu’à aucun moment les séquences ne sont filmées », souligne Ophélie Meunier, qui commente le documentaire en voix off.

Il a fallu énormément de préparation en amont pour mener à bien cette émission « à la fois instructive et touchante », « qui vaut tous les reportages sur l’éducation nationale », comme le promet M6. Contraintes techniques, prédispositions juridiques, accompagnement psychologique… 20 minutes vous explique cet appareil.

55 caméras et tri d’images en temps réel

Au total, 55 caméras ont enregistré les actions de ces collégiens. Des équipes mobiles accompagnées de caméramans les ont suivis régulièrement pendant toute une année, de la rentrée scolaire en septembre jusqu’au choix des orientations en juin. Puis, pendant plusieurs semaines, en février et mars, la production a ajouté les fameuses caméras fixes, dans le bureau du directeur, dans les locaux des professeurs et de la vie scolaire, dans les couloirs et les salles de classe.

Quotidiennement, les techniciens devaient aussi équiper certains étudiants de micros-cravates. Au fil de la série, une quinzaine de portraits d’enfants se démarquent particulièrement. « Il fallait faire attention à ne pas toujours donner les micros aux mêmes élèves », explique le producteur. «C’était mignon parce que chaque matin, ils nous regardaient pour voir s’ils allaient avoir le micro ou pas. Nous mettons parfois des microphones sur les enfants simplement par souci d’égalité. »

Evidemment, autant de caméras entretenues pendant si longtemps, ça fait beaucoup d’images. Pour éviter d’être submergé par la précipitation, la production a mis en place une régie sur place pour trier les enregistrements en temps réel pendant le tournage. « Il y avait une sélection permanente, dans un entonnoir. Sinon, c’est impossible de stocker », explique Andréa Palis.

Identification et autorisations légales

Qui dit caméras, dit évidemment droits à l’image et autorisations. Pour filmer les élèves, certains de leurs parents mais aussi le personnel enseignant et d’encadrement, il a fallu signer des conventions, différentes selon le degré d’apparition des personnes à l’écran. Certaines familles ont refusé de participer au programme, tout comme certains enseignants. Des visages flous apparaîtront donc lors de certaines séquences. Mais globalement, le producteur se réjouit d' »un taux de réussite incroyable ». «Cela a demandé beaucoup de travail en amont», explique Matthieu Grelier, directeur des programmes d’ITV Studios. Avant le tournage, nos équipes sont venues voir les élèves et les professeurs, il y a eu un échange permanent. Cela a également permis de mieux comprendre le projet. Nous avons maintenu une sorte de dialogue, par désir et par nécessité, ce qui a permis que tout ce processus administratif, entre guillemets, ait pu se faire, et non dans la précipitation. »

« Nous avons fait beaucoup d’immersion avant le tournage avec des équipes qui ont vécu sur place plusieurs mois pour rassurer les professeurs et commencer à rencontrer les enfants. Nous connaissions tous les étudiants, leur vie, leurs histoires », ajoute Andréa Palis. De même, certaines règles ont été établies, notamment avec les séquences tournées dans le bureau de direction. « Si à un moment donné je ne voulais pas qu’ils filment, je le leur dirais. À partir du moment où rien n’a pu être filmé qui nous dérangeait, la confiance était là », explique la proviseure Claudie Gaillard.

Enfin, les équipes pédagogiques et les familles des enfants ont pu visionner en avant-première le montage final de la série documentaire. Avec la possibilité, a assuré le producteur lors de la conférence de juin, de demander la suppression de certaines séquences.

Accompagnement et ateliers

Un gros soutien psychologique a également été nécessaire pour encadrer le tournage. « Il y a énormément de gentillesse et de protection envers les enfants. Il y avait des psychologues en amont pour rencontrer toutes les classes de 3ème. Il y avait des psychologues en permanence pendant le tournage, pour savoir comment ils percevaient les caméras. Il y a un énorme suivi psychologique après le tournage et il y en aura aussi après la diffusion », précise Andréa Palis.

Comme l’explique le producteur, le psychologue a également regardé attentivement les images du programme. « Elle nous faisait même parfois supprimer certaines séquences. Justement (garantir) cette bienveillance envers les enfants et la manière dont ils pourront la vivre par la suite. Nous ne prenons vraiment pas cela à la légère », dit-elle.

La chaîne se dit très attentive aux images diffusées, notamment en ce qui concerne les questions de harcèlement et de cyberharcèlement. Des ateliers sur l’utilisation des réseaux sociaux ont également été organisés pour les étudiants par production. « L’autre partie de notre travail de producteur ou de monteur, dans les cas où il y a des anonymes qui sont mis devant une caméra pour participer à un documentaire ou à une émission, c’est aussi de leur expliquer les conséquences que cela peut avoir parfois. . Ou plutôt apprendre à gérer ces conséquences à distance. C’est pourquoi nous avons organisé plusieurs ateliers tout au long de la saison, et pas seulement avec les étudiants qui sont dans le film, pour leur expliquer cela », explique Matthieu Grelier.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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