plus de 400 acteurs économiques réclament son renforcement
Ces derniers mois, le « pacte vert » pour l’Europe, un programme climatique lancé en 2019, a fait l’objet de vives protestations de la part des agriculteurs et des partis politiques de droite qui le considèrent comme un frein à la compétitivité industrielle. et la souveraineté alimentaire du Vieux Continent.
Face à ces oppositions et dans ce contexte de débats tendus, au lendemain des élections européennes du 9 juin, plus de 400 acteurs économiques, dont des chefs d’entreprise comme celui du géant du numérique Amazon, de l’électricien italien Enel ou encore des représentants d’associations. comme celui des professionnels de l’énergie solaire, SolarPower Europe, a appelé les futurs dirigeants européens à faire du « pacte vert » un « priorité absolue » au cours du prochain mandat.
Un forum de revendications
Dans une lettre ouverte, ils convoquent le futur président de la Commission européenne à nommer un vice-président exécutif dont les travaux seront consacrés exclusivement au « green deal », mais aussi à l’Industrial Deal, un « green deal » industriel qui parachève le Green Deal et qui vise à maintenir des emplois de haute qualité pour les travailleurs européens. L’objectif est de garantir à la fois la compétitivité et la décarbonation des entreprises.
Pour renforcer son volet environnemental, ils appellent au lancement d’un « Un accord industriel propre dans le cadre du prochain budget de l’UE ». Cela implique notamment le fait de« aligner tous les instruments financiers de l’UE sur les objectifs du Green Deal pour 2030 et au-delà ».
D’ici 2030, le Green Deal vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’UE d’au moins 55 % par rapport aux niveaux de 1990. Son objectif principal est la neutralité climatique de l’Europe d’ici 2050.
Des conservateurs réticents
La question de l’avenir du « green deal » constitue un obstacle majeur dans les négociations pour reconstituer au Parlement européen une coalition entre socialistes, libéraux et conservateurs du Parti populaire européen (PPE) de centre-droit. Ces derniers affichent désormais une forte réticence à l’égard des politiques environnementales, notamment sous l’influence d’une extrême droite renforcée.
Après avoir soutenu des avancées majeures sur la déforestation ou encore la taxe carbone aux frontières, le PPE s’est alors employé à édulcorer, voire à rejeter, plusieurs textes dont les règles constitueraient selon eux une » fardeau » pesant sur les entreprises.
L’avenir d’Ursula von der Leyen
Pascal Canfin, président sortant de la commission environnement du Parlement, issu du parti Renaissance française, est catégorique : « Nous n’allons pas donner un chèque en blanc à un candidat du PPE (Ursula von der Leyen est en lice pour continuer à présider la Commission européenne, NDLR) qui n’a pas pris d’engagements sur un certain nombre de nos priorités, plusieurs thèmes autour du « pacte vert » devront être sur la table des discussions. »
A ses yeux, le développement du « green deal » permettrait de maintenir un niveau de compétitivité européen dans les technologies bas carbone par rapport aux concurrents américains et chinois. Et d’ajouter : « Le monde de l’industrie est totalement sur cette ligne. »