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Plongez dans une Amérique devenue inabordable

Times Square, New York, 7 avril 2024.

Lorsqu’Elias Chedid part à San Francisco (Californie) en 2017, il se réjouit de doubler son salaire par rapport à ce qu’il percevait en France. «J’ai accepté une offre de 85 000 $ (près de 79 300 euros)Je pensais que c’était bien, en réalité, j’étais dupe », explique ce jeune diplômé d’HEC et mathématicien. Entre-temps, ce data scientist a changé plusieurs fois de métier, s’est installé à New York et gagne désormais près de 400 000 dollars par an, actions gratuites comprises.

« En France, je n’aurais jamais pu voir mon salaire quadrupler. Les opportunités sont grandesil continue. Quand je reviens à Paris, j’ai l’impression d’être super riche. Quand je sors avec mes amis, je paie l’addition, cela me coûte le prix d’un repas pour deux à New York. » Un diagnostic partagé par les Américains, qui rêvent de soleil en Europe, un peu à l’image de ces retraités français prenant leur retraite à Marrakech (Maroc). En témoigne un reportage de la chaîne de télévision CNBC, qui vantait sur son site, le 21 avril, une retraite à bas prix en France et en Italie : « Vous pouvez acheter une maison en France ou en Italie pour le prix d’un camion neuf »» est le titre de l’article qui interrogeait Tommy Sikes, un promoteur américain. « J’ai commencé à découvrir ces propriétés incroyables qui étaient à vendre dans les petites villes et villages pour 50 000 $, 75 000 $, 100 000 $. »dit-il, assurant que « Le coût de la vie là-bas est deux fois moins cher ».

Explication : le déclin économique massif de l’Europe et de la France, par rapport aux Etats-Unis. La comparaison avec 2016 est édifiante. Cette année a l’avantage d’être peu controversée, l’euro s’échangeait à 1,15 dollar (contre 1,07 aujourd’hui), les séquelles de la crise financière et l’euro étaient passés à la fin de la présidence de Barack Obama. L’évolution montre que la présidence de Donald Trump puis celle de Joe Biden sont marquées par une accélération économique rappelant l’âge d’or des entreprises, le « Âge d’or » (« âge d’or ») de la fin du 19e sièclee siècle, avec le triomphe de John Davison Rockefeller, Andrew Carnegie, Thomas Edison, JP Morgan ou encore le « Les années folles »ces années 1920 sont faites de folie économique, de repli sur soi et de racisme institutionnalisé.

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Les chiffres de l’entreprise sont vertigineux. Inutile de regarder les capitalisations boursières un peu virtuelles, à commencer par Microsoft (3 000 milliards de dollars). Les bénéfices en 2023 sont édifiants : 94 milliards de dollars pour Apple, 72 milliards de dollars pour Microsoft, 61 milliards de dollars pour Alphabet, 55 milliards de dollars pour ExxonMobil et JP Morgan, 40 milliards de dollars pour Meta…

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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