Plan social chez Auchan. «Ça a été brutal» pour les salariés du Havre, toujours dans le flou
Par
Marie LEMAISTRE
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» C’était brutaltout est allé très vite, c’est ça qui est exaspérant», souffle Christine Creis, déléguée syndicale CFTC chez Auchan, pour la zone résidentielle du Havre (Seine-Maritime).
Après ceux de 2019 et 2022, l’enseigne de grande distribution Auchan a annoncé un nouveau plan social à ses salariés, mardi 5 novembre 2024.
Une décision justifiée par de mauvais résultats.
Des emplois qui cessent dans tous les magasins Auchan en France
Comme annoncé depuis le siège du nord de la France, lors d’un comité central social et économique, trois hypermarchés et un supermarché vont fermer à Metz, Clermont-Ferrand, Aurillac et Bar-le-Duc, ainsi que trois entrepôts spécialisés. dans le e-commerce, à Chilly-Mazarin, Lille et Mions.
« Nous étions à l’assemblée générale de notre syndicat mardi matin, quand des collègues ont appris, par téléphone, certains par mail, que les gens étaient en larmes », raconte la salariée de 59 ans, 40 ans d’Auchan derrière elle. Elle.
D’autres ont obtenu l’information directement en magasin. « La direction a prévenu tous les représentants syndicaux qu’il y aurait très rapidement un CSE extraordinaire et, dans la fouléetout s’enchaîne», regrette la caissière. Un CSE extraordinaire, reprenant les annonces de la direction, s’est tenu dans chaque magasin le lendemain, Mercredi 6 novembre.
Partout en France, certains métiers vont également disparaître, notamment celui de conseiller commercial en vente d’équipement . « En gros, la vente de matériel s’arrête pour tout le monde », explique Christine Creis. Il n’y aura pas plus que du libre-service en magasin, le client prendra ce qu’il a à prendre et n’aura plus personne pour le conseiller. »
Une prochaine réunion le 15 novembre
Selon le représentant syndical, il est encore trop tôt pour tenir les comptes. « Nous allons perdre des conseillers, mais nous ne connaissons pas les détailset s’il existe des possibilités de reclassement, la direction du groupe travaille toujours avec les différents syndicats. On leur proposera sûrement d’autres positions en rayon, dans le même magasin ou ailleurs. Certains vont prendre leur retraite… », explique la caissière de Montgaillard, qui refuse de « lâcher prise » face à ses collègues.
« Dans la région du Havre, nous ne sommes pas les plus touchés », assure la quinquagénaire, en pensant à ses collègues touchés par les fermetures. Une prochaine réunion, 15 novembre Il faut clarifier les choses au niveau national.
En attendant, « le les magasins sont dans le noiret les salariés ne savent pas ce qui va leur arriver », regrette Jullien Mercier, élu CSE de la CFTC. Il travaille chez Auchan Montgaillard depuis cinq ans et connaît déjà bien les difficultés de l’enseigne française. « Cela fait des années qu’Auchan essaie de revenir sur la bonne voie que l’on sait que les chiffres sont difficiles à atteindre, que chacun se donne à fond, et ça ne marche toujours pas», s’agace le jeune caissier.
Ce sont principalement les mauvaises gestions des managers qui sont visées. La CFTC, premier syndicat national chez Auchan, lié localement à la CGT, parle de « stratégies » inadapté et inapproprié« .
« Pour eux, les résultats ne sont pas bons, alors ils font du PES », ironise Jullien Mercier. Il n’est pas possible qu’à chaque fois, ce soient les salariés qui paient la facture! » Il l’assure, à ce moment-là : « Tous les salariés ont peur et se posent des questions pour l’avenir. On ne sait pas s’ils s’arrêteront là, est-ce que cela suffira ? »
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