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DOSSIER – Menaces en mer Rouge : à bord d’une frégate de la marine française en première ligne contre les Houthis

Exceptionnellement, une équipe de TF1 a pu embarquer à bord d’une frégate française opérant en mer Rouge.
Sa mission est de contrer les attaques des rebelles Houthis contre les navires commerciaux au large des côtes du Yémen.
Une menace constante, qui a déjà considérablement réduit le trafic sur cette route commerciale essentielle.

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Israël et le Hamas en guerre

C’est une frégate française en pleine mer Rouge, à mi-chemin entre la péninsule arabique et les côtes africaines, que l’on découvre dans la vidéo de 20h de TF1 ci-dessus. A bord, 170 marins engagés dans une mission : protéger le trafic maritime passant au large des côtes du Yémen. Le commandant Xavier Bagot, qui a accueilli notre équipe à bord pour ce reportage exclusif, est sous pression 24h/24.

Depuis plusieurs mois, les combattants houthis, alliés de l’Iran dans la région, qui ont débuté les hostilités après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, ciblent les navires à leur portée sur cette route maritime essentielle au commerce mondial. . « À l’ouest de cette ligne, il y a des attaques », nous montre le commandant sur une carte. Il n’a pas le temps de terminer ses explications avant qu’une alerte retentisse. « Deux missiles ont été lancés vers l’ouest, vers le territoire de Djibouti », annonce la radio. Les engins sont encore loin, au-dessus des côtes, mais chacun à bord doit rapidement s’équiper et se positionner en fonction de sa fonction.

Alertes incessantes

Tout le monde met des cagoules et des gants ignifuges, au cas où une explosion se produirait à proximité. « Là, nous avons perçu, avec les systèmes d’alerte, un départ de missiles des Houthis, vers le sud »prend le temps d’expliquer Xavier Bagot à notre journaliste Michel Scott et son équipe. « Nous sommes potentiellement dans une zone d’impact »il précise, « C’est pourquoi nous sommes passés au niveau de vigilance renforcée, pour être prêts à les intercepter s’ils venaient vers nous ».

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Cette fois, les tirs ont visé une autre zone et l’alerte a été donnée. Mais les navires commerciaux traversant la mer Rouge réclament de plus en plus de protection. Des contacts ont également été pris avec deux d’entre eux, qui souhaitent voir cette frégate les accompagner. Ils transmettent leurs positions aux soldats français, qui leur donnent un lieu de rendez-vous pour le lendemain matin. La frégate française, dite « multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée » (FREMM), sera alors placée entre les côtes yéménites d’où vient la menace, et les deux navires marchands qui ont demandé de l’aide.

Un corridor de navigation essentiel

« Aspides », signifiant « bouclier » en grec ancien, est le nom de l’opération européenne qui consiste à sécuriser ce couloir maritime menacé par les Houthis. La France y participe aux côtés notamment des Italiens, des Grecs et des Allemands. L’un des passages les plus difficiles à franchir est le détroit de Bab-el-Mandeb, qui relie la mer Rouge au golfe d’Aden. C’est l’un des corridors maritimes les plus fréquentés au monde, par lequel transite chaque année 12 % du trafic mondial, dont 75 % des exportations européennes. Depuis le pont du navire militaire, notre équipe voit à la fois la côte de l’Érythrée à bâbord et celle du Yémen à tribord.

Les rouliers et pétroliers qui ont demandé la protection des militaires français ont de bonnes raisons de s’inquiéter. La frégate française navigue également en vue de la proue rouillée du Rubymar, un cargo britannique touché par deux missiles Houthis en février dernier, alors qu’il transportait une cargaison d’engrais. Après avoir dérivé pendant des semaines, et alors que ses 24 membres d’équipage ont pu être évacués en toute sécurité, le navire a coulé le 2 mars au milieu du détroit.

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Notre équipe a également pu embarquer à bord de l’hélicoptère Caïman, qui effectue de multiples déplacements depuis le pont de la frégate, dont il est avant tout « l’œil ». Son équipage effectue chaque jour des patrouilles de surveillance, à la recherche d’éventuelles menaces. Le Caïman est également capable de réagir à une éventuelle attaque de missile ou de drone. Quelques jours plus tôt, les Français avaient réussi à abattre un drone volant à plus de 200 km/h, avec la mitrailleuse installée à son bord, une performance qui avait été rapportée dans le 20H de TF1.

Le commandant Bagot a perçu un « inflexion » du nombre d’attaques dans la zone au cours de la courte séquence de l’offensive iranienne contre Israël, aux alentours du 14 avril, mais note encore une fois « une recrudescence des attentats ». Tous les deux mois, une nouvelle frégate française rejoint cette opération de protection du trafic maritime mondial. Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas en octobre dernier, près d’un quart des quelque 25 000 navires commerciaux qui empruntaient cette route chaque année a diminué.


F.Se | Reportage : Michel Scott, Gilles Parrot

Eleon Lass

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