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Pérou: la présidente entendue par la justice dans le cadre du « Rolexgate » : Actualités

La présidente péruvienne Dina Boluarte a été interrogée vendredi par le procureur dans le cadre d’une enquête sur un prétendu « enrichissement illicite », un scandale impliquant des montres et des bijoux de luxe qui fragilise son gouvernement.

L’interrogatoire au parquet a duré cinq heures et demie.

Le parquet avait ordonné à la présidente de 61 ans d’apporter lors de cette convocation les objets de valeur qu’elle n’aurait pas déclarés à son patrimoine lors de sa prise de fonction en décembre 2022.

Après son audition, Mme Boluarte a déclaré que les montres de luxe en question lui avaient été prêtées par un ami, gouverneur de la région andine d’Ayacucho.

« Je dois admettre que c’était une erreur d’accepter ces montres prêtées par mon ami Wilfredo Oscorima », a déclaré Mme Boluarte dans un communiqué diffusé par la télévision d’État, ajoutant qu’elle avait « déjà restitué » les montres Rolex.

Le scandale, surnommé par la presse « Rolexgate », a éclaté à la mi-mars, lorsqu’un site d’information a publié des photos montrant Mme Boluarte portant différentes montres de luxe alors qu’elle était au gouvernement entre 2021 et 2022.

Son domicile et son bureau ont été perquisitionnés le 30 mars, mais aucune montre n’a été trouvée.

Mme Boluarte a assuré avoir les « mains propres » et ne posséder qu’une seule montre, un modèle plus ancien acheté avec ses économies.

Le procureur général Juan Villena a annoncé mardi que l’enquête portait désormais également sur des bijoux, dont un bracelet Cartier d’une valeur de 56 000 dollars, et des dépôts bancaires d’environ 270 000 dollars entre 2021 et 2022.

Mais lors de son interrogatoire vendredi, Mme Boluarte a nié posséder des bijoux de valeur, comme le bracelet Cartier. « Tout ce qui a été dit est faux », a-t-elle souligné.

À la suite de ces perquisitions, six des dix-huit ministres de son gouvernement ont annoncé leur démission et ont été immédiatement remplacés.

Mercredi, son gouvernement, le troisième en 16 mois, a obtenu la confiance du Parlement, après le départ début mars du Premier ministre Alberto Otarola, visé par une enquête pour trafic d’influence.

Selon la Constitution, en cas de poursuites, Mme Boluarte ne pourra être jugée avant juillet 2026, date de la fin de son mandat.

Plusieurs dizaines de partisans, mais aussi de détracteurs se sont rassemblés près du parquet lors de sa comparution. « Dina résiste, Dina, tu n’es pas seule », scandaient les manifestants, tandis que d’autres criaient : « Dina, la prison t’attend ».

Dina Boluarte fait également l’objet d’une enquête pour « génocide, homicide aggravé et blessures graves » après la mort de plus d’une cinquantaine de personnes durant les deux mois de troubles sociaux qui ont accompagné son accession à la tête du Pérou.

Elle est devenue présidente après la destitution début décembre 2022 et l’arrestation du chef de l’Etat de gauche Pedro Castillo, dont elle était vice-présidente.

Depuis son arrivée au pouvoir, elle a fait l’objet de quatre procédures de destitution, les deux dernières cette semaine. Aucun n’a été admis au débat au Parlement monocaméral dominé par la droite et l’extrême droite.

publié le 6 avril à 2h29, AFP

Eleon Lass

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