Pékin lance une nouvelle enquête
Les tensions commerciales entre la Chine et l’Union européenne (UE) perdurent. Les relations entre les deux puissances économiques se sont tendues depuis la volonté de l’UE de réduire sa dépendance commerciale à l’égard de la Chine, notamment dans le domaine technologique. Nouvel épisode dans ces tensions : Pékin a annoncé dimanche avoir lancé une enquête antidumping sur un produit chimique d’ingénierie importé de l’UE, des États-Unis, de Taïwan et du Japon. Cette enquête concerne un copolymère de polyoxyméthylène, un plastique technique utilisé dans les téléphones, les pièces automobiles et les équipements médicaux, a indiqué le ministère chinois du Commerce. Ces polymères peuvent remplacer partiellement des métaux comme le cuivre et le zinc et ont diverses applications. Ils sont notamment utilisés dans les industries automobile, médicale et électronique, précise le ministère dans un communiqué.
Cette enquête durera un an mais pourrait éventuellement être prolongée de six mois, selon le ministère chinois du Commerce. Le dumping est une pratique qui consiste notamment à vendre à l’étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national. Cette enquête annoncée fait suite à des enquêtes similaires menées par l’Union européenne (UE) sur les subventions accordées par la Chine à son industrie. En avril, l’UE a ouvert une enquête sur les marchés publics chinois de dispositifs médicaux, soupçonnant des pratiques « discriminatoire » contre les entreprises européennes. Pékin a immédiatement réagi, accusant l’UE d’envoyer des « signaux protectionnistes » et « Cibler les entreprises chinoises ».
Enquête sur le cognac
En janvier, la Chine a lancé une enquête antidumping sur les spiritueux de vin, comme le cognac, importés de l’UE dans un contexte de tensions commerciales entre les deux puissances économiques. Selon le ministère chinois du Commerce, cette initiative fait suite à une plainte déposée en novembre par la China Liquor Association, au nom du secteur chinois des spiritueux de vin. « Cette demande contenait les éléments de preuve nécessaires à l’ouverture d’une enquête antidumping au titre de » de la réglementation chinoise, a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur son site Internet. Elle doit prendre fin avant le 5 janvier 2025 mais pourrait éventuellement être prolongée de six mois en cas de « circonstances spéciales »indique le communiqué de presse chinois.
Début mai, Emmanuel Macron a remercié son homologue chinois Xi Jinping de ne pas imposer de taxes douanières. « temporaire » contre le cognac français, après lui en avoir offert des bouteilles à l’occasion de sa visite d’État en France (6 et 7 mai). « Je remercie également le président pour son ouverture sur les mesures provisoires sur le cognac français et son souhait de ne pas les voir appliquées. », a expliqué le chef de l’Etat français à la presse, aux côtés du numéro un chinois, à l’issue de leur face-à-face à Paris. Selon une liste de cadeaux offerts au président chinois, ces cadeaux comprenaient une bouteille de Cognac Hennessy XO et une carafe de Cognac « Louis XIII » de la Maison Rémy Martin.
Véhicules électriques
Préoccupée par la concurrence des véhicules électriques chinois sur le marché européen et pressée par la France, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé en septembre 2023 l’ouverture d’une enquête sur les subventions chinoises aux voitures électriques. La Chine a dénoncé cette enquête, la jugeant « pur protectionnisme » et a souligné que cela risquait de nuire aux relations commerciales sino-européennes. Interrogée début janvier lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Ursula von der Leyen n’a pas commenté spécifiquement l’enquête chinoise sur l’alcool, mais a insisté sur l’importance d’avoir de la concurrence. » équitable « avec la Chine.
« Il doit y avoir de la transparence concernant le type de subventions accordées et les circonstances dans lesquelles elles sont accordées », a-t-elle expliqué.