Pas de médaille d’or pour l’équipe de France masculine, battue en prolongation par l’Espagne en finale
Mal débutés, puis au bord de l’exultation, les joueurs de Thierry Henry ont livré un match épique, entretenant le suspense jusqu’au bout, mais ont fini par céder vendredi au Parc des Princes.
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Ils ne succéderont pas aux champions olympiques de Los Angeles 1984. Les footballeurs français devront se contenter de la médaille d’argent pour ces Jeux à domicile. La dernière marche était légèrement trop haute face à une équipe espagnole qui connaît sa partition par cœur et qui remporte son premier titre olympique depuis 1992. Alexandre Lacazette et ses coéquipiers ont été battus en prolongation (5-3), vendredi 9 août. Ils auront effleuré leur rêve d’apothéose à Paris pour leur seul match du tournoi dans la capitale.
Trouver les bons adjectifs après un tel match n’est pas chose aisée. En l’espace de 120 minutes, le public du Parc des Princes aura à peu près tout vu : du soleil, de la pluie, puis un ciel rose. Des Bleus motivés, apathiques, triomphants, puis abattus. Menés 3-1 jusqu’à la 79e minute, ils se sont donné des raisons d’y croire jusqu’au bout, mais il faudra bien qu’ils se remettent de cette défaite. se contenter de la médaille d’argent, 56e bibelot de la délégation française à ces Jeux Olympiques.
Ils auront eu le mérite de faire mieux que l’équipe A en demi-finale de l’Euro il y a un mois, déjà face à l’Espagne. Le match ne s’est pas terminé après 30 minutes de jeu même si le scénario semblait prendre la même direction avec uneun but d’ouverture extrêmement rapide, mais la joie provoquée par ce but d’Enzo Millot, de retour après sa suspension d’un match suite à une bagarre contre l’Argentine, n’a tenu qu’un instant.
Il y avait pourtant lieu d’y voir un bon présage, un clin d’œil particulièrement savoureux à l’histoire. 40 ans après la finale de l’Euro 1984, le Parc des Princes a eu droit à une nouvelle « Arconada ». Le gardien espagnol, joueur du PSG, Arnau Tenas s’est rendu coupable d’une grossière faute de main sur la frappe plutôt anodine du milieu français (11e). Récompensés de leur envie, les Bleus se sont ensuite endormis et ont été aussitôt punis, subissant un renversement aussi brutal que désagréable.
En dix minutes, l’Espagne a réussi à revenir à égalité, à prendre l’avantage et même à prendre le large. La Roja en jaune a tout simplement transformé ses trois occasions de but. Fermin Lopez, le meneur de jeu barcelonais, a marqué deux fois pour égaliser d’une frappe croisée non contrôlée (18e), puis en poussant au fond des filets un ballon repoussé par Guillaume Restes (22e). Avec six buts au total dans ce tournoi, le milieu espagnol s’est assuré de terminer meilleur buteur.
Le troisième but, inscrit sur coup franc direct par Alex Baena (l’un des deux vainqueurs de l’Euro à avoir réalisé le doublé cet été), a assommé les Bleus, à tel point qu’ils n’ont refait surface qu’en toute fin de première période. Un moment choisi par Arnau Tenas pour montrer qu’il était déterminé à ne plus commettre la moindre erreur. D’un réflexe de la main, il a repoussé une tête de Jean-Philippe Mateta à bout portant (45e+2).
Au retour des vestiaires, c’était au tour de la barre transversale de dire « non » à une tête puissante de Manu Koné (57e). Face à l’incapacité de son équipe à marquer le but qui aurait pu changer complètement la dynamique du match, Thierry Henry n’hésitait pas à remplacer le capitaine Lacazette avant l’heure de jeu. Pas du genre à dépasser ses limites, Manu Koné obligeait une nouvelle fois Arnau Tenas à un arrêt difficile après un une-deux dans la surface (71e).
Jamais découragés, comme face à l’Egypte, les Bleus ont continué à pousser et, comme souvent, la lumière est venue de Michael Olise. Sur un coup franc qu’il a obtenu puis tiré, Maghnes Akliouche a entretenu l’espoir en réduisant l’écart d’une déviation peu orthodoxe au premier poteau (79e). Le match a basculé dans l’irrationnel lorsque la VAR a accordé un penalty aux Bleus au début du temps additionnel (90e+2), que Jean-Philippe Mateta a transformé pour forcer la prolongation.
Mais, malgré l’ascendant psychologique et le soutien des tribunes, il a manqué le but qui aurait permis à l’équipe française de prendre l’avantage. Moins tranchante et surtout dépendante des rushs solitaires de Désiré Doué et Michael Olise, elle a finalement fini par céder face à des Espagnols, solides tant mentalement que physiquement. Trouvé dans le dos de la défense dans la surface de réparation, le remplaçant Sergio Camello a porté le coup fatal d’un lob subtil (100e). Plus anecdotiquement, ce dernier a tué tout suspense sur la dernière action du match, sur contre (120e+1). Quelques secondes plus tard, l’arbitre sifflait et éteignait le rêve doré tricolore.