Ouigo : l’Espagne accuse les TGV low cost de la SNCF de dumping
Présent en Espagne depuis mai 2021, Ouigo vend ses billets de train à grande vitesse « bien en dessous » de leurs prix, selon le ministre espagnol des Transports. Dans un entretien à la radio Onda Cero ce lundi, Óscar Puente critique sévèrement la filiale low-cost de la SNCF, parlant de pratiques « profondément déloyales ». Le ministre a déclaré que le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez étudiait la possibilité de dénoncer Ouigo devant la Commission nationale des marchés et de la concurrence (CNMC).
Depuis la libéralisation du marché ferroviaire, trois entreprises se disputent le marché espagnol : la compagnie nationale espagnole Renfe (qui possède également une filiale low-cost, Avlo), la filiale de l’entreprise publique italienne Trenitalia, Iryo et Ouigo.
La compagnie française a d’abord ouvert une ligne Madrid-Barcelone il y a près de trois ans, avant de proposer de nouvelles destinations depuis la capitale espagnole vers Saragosse, Tarragone ou encore Valence. La SNCF ambitionne de transporter jusqu’à 10 millions de passagers par an en Espagne, avec une trentaine de départs quotidiens.
Prix en baisse de 40%
Si cette concurrence a apporté des « choses positives », notamment en entraînant une baisse des prix, Óscar Puente estime que Ouigo « les a réduits à un niveau qui n’était pas tenable ». Et de poursuivre : « La concurrence doit être loyale et doit permettre aux trois entreprises de réaliser des bénéfices ou, à tout le moins, de ne pas subir de pertes », a poursuivi le ministre.
Dans un article publié lundi sous le titre « Guerre ouverte entre le ministère des Transports et Ouigo à cause de la baisse continue des prix », le quotidien catalan La Vanguardia souligne, citant un reportage de la CNMV sur les trains à grande vitesse, que cette voie à trois Cette lutte a fait chuter les prix de 40 % par rapport à l’époque où Renfe avait encore le monopole, il y a trois ans.
Selon le quotidien de Barcelone (nord-est), le gouvernement espagnol estime que la politique tarifaire pratiquée par Ouigo ne serait pas possible sans l’accord des autorités françaises, la SNCF étant une entreprise publique.
Avec l’AFP