« oui » et « non » au coude à coude au référendum pour l’UE, la Russie accusée d’ingérence – Libération
Dans sa première réaction officielle, elle a dénoncé « une attaque sans précédent contre la démocratie » et j’ai promis de « ne pliez pas ». La présidente moldave Maia Sandu accusée dimanche 20 octobre d’ingérence notamment de « forces étrangères hostiles » dans le résultat – très serré – du référendum sur le principe de l’adhésion à l’Union européenne (UE). « Des groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles à nos intérêts nationaux, ont attaqué notre pays. avec des dizaines de millions d’euros, des mensonges et de la propagande» Pour « Piège notre pays dans l’incertitude et l’instabilité »» a fustigé le chef de l’Etat pro-européen, devant la presse, avec un visage sérieux.
Le « non » a longtemps dominé la course mais le dépouillement des bulletins de la diaspora semble avoir permis d’inverser la tendance à la dernière minute. Après dépouillement de plus de 98% des bulletins, le «oui» est arrivé légèrement en tête avec 50,03% des voix, selon les résultats quasi définitifs publiés tôt ce lundi 21 octobre au matin par la Commission électorale.
Entre opérations de corruption et de désinformation, la police a mené ces derniers mois 350 perquisitions et procédé à des centaines d’arrestations de suspects accusés de vouloir perturber le processus électoral au nom de Moscou. Un système massif d’achat de voix a été révélé, ciblant jusqu’à un quart des électeurs attendus aux urnes dans ce pays de 2,6 millions d’habitants.
Selon le groupe de réflexion WatchDog, la Russie a dépensé une centaine de millions de dollars pour influencer le vote. Avec, à la manœuvre, l’oligarque Ilan Shor, réfugié à Moscou après une condamnation pour escroquerie. Sur les réseaux sociaux, il a plaisanté sur « la déroute » par Maia Sandu et elle « un échec lamentable ».
Maia Sandu, qui a tourné le dos à Moscou après l’invasion de l’Ukraine voisine et porté la candidature de son pays à Bruxelles, avait convoqué ce référendum pour valider sa stratégie. Et déterminer le « destin » de cette ancienne république soviétique de 2,6 millions d’habitants.
Second tour tendu pour la présidentielle
Dans le même temps, le candidat de 52 ans est arrivé premier au premier tour de l’élection présidentielle avec 38% des voix. Le 3 novembre, elle affrontera Alexandr Stoianoglo, un ancien procureur de 57 ans soutenu par les socialistes prorusses, qui a fait mieux que prévu avec près de 29 % des voix.
Première femme à occuper les plus hautes fonctions en 2020, cette ancienne économiste de la Banque mondiale à la réputation d’incorruptible est devenue en quatre ans une personnalité européenne de premier plan.
Dans un environnement géopolitique compliqué, avec une Ukraine en guerre et une Géorgie accusée de dérive autoritaire pro-russe, la Moldavie a donné de l’espoir à Bruxelles. Cependant, après ce revers, ou au mieux une victoire serrée, pour Maia Sandu au deuxième tour est loin d’être assurée. Alexandr Stoianoglo peut compter sur les réserves de voix de nombreux petits candidats. Durant la campagne, cet homme à l’air sévère a appelé à « rétablir la justice » devant un pouvoir prêt selon l’opposition à violer les droits et plaide pour une politique étrangère « équilibré »de l’UE vers la Russie.
Mise à jour : à 7h51, avec l’ajout des résultats quasi définitifs publiés par la Commission électorale.