nouvelle procédure en référé contre la cessation des subventions
Le lycée musulman d’Averroès a de nouveau fait appel mardi devant le tribunal administratif de Lille contre la rupture du contrat avec l’Etat et la cessation des subventions, soulignant que cette décision avait des conséquences. « disproportionné » en relation avec les griefs formulés contre lui.
La préfecture du Nord avait décidé fin 2023 de mettre fin à partir de la rentrée 2024 au contrat liant l’État au lycée Averroès, principal lycée musulman de France, lui reprochant d’avoir assuré l’enseignement. « contraire aux valeurs de la République ».
L’établissement, ouvert depuis 20 ans et régulièrement classé parmi les meilleurs de la région, se retrouve en sursis.
Il a dû doubler les frais de scolarité pour les 450 lycéens, et les augmenter de 40% pour les 350 collégiens qui n’étaient pas sous contrat, souligne son avocat Me Sefen Guez Guez dans la demande en référé dont l’AFP a obtenu un copie. Ces coûts peuvent désormais atteindre 3 000 euros par an.
Conséquence : l’établissement s’attend à perdre la moitié de ses élèves au lycée, et 20 % au collège.
Déjà un équilibre financier « La précarité (…) n’existe pas à ce jour »souligne le lycée dans sa demande.
L’établissement estime le coût des salaires des enseignants auparavant pris en charge par l’État à 1,3 million d’euros par an, et à 500 000 euros pour le forfait scolaire de jour auparavant payé pour chaque année scolaire.
Le tribunal administratif, déjà saisi de ce dossier en référé, a confirmé en février la décision de la préfecture, estimant que l’école avait effectivement manqué à ses obligations à deux reprises.
Premièrement, « en s’opposant sans motif suffisant à un contrôle inopiné du CDI » en juin 2022. Et d’autre part en citant comme source de cours d’éthique musulmane un recueil de textes religieux comprenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ou de ségrégation des sexes.
La nouvelle demande, qui détaille les mesures correctives prises par l’établissement, met en avant le « des conséquences manifestement disproportionnées » de l’arrêt des subventions face «aux griefs infondés retenus par l’administration».
Ce nouveau référé sera examiné avant la rentrée, a indiqué le tribunal administratif de Lille.