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Nouvelle Calédonie. Macron prétend « suspendre » la réforme électorale à l’origine des émeutes

Emmanuel Macron a dit mercredi « suspendre » le projet de loi constitutionnelle modifiant le corps électoral de Nouvelle-Calédonie, à l’origine des émeutes là-bas, pour « donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l’ordre ».

« Le projet de loi constitutionnelle qui a été voté dans les mêmes termes par les deux chambres, j’ai décidé de le suspendre car on ne peut pas laisser d’ambiguïté dans la période », a déclaré le chef de l’Etat lors de sa conférence de presse.

Neuf morts depuis le début de la crise

Adopté successivement par le Sénat en avril puis l’Assemblée nationale le mois dernier, ce texte devait encore être adopté par les deux chambres réunies en Congrès avant le 30 juin.

De facto, le chef de l’Etat ne peut plus convoquer de Congrès depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.

Depuis le 13 mai, les tensions persistent en Nouvelle-Calédonie, malgré le retour au calme annoncé par les autorités. Depuis le début de la crise, neuf personnes ont été tuées, dont deux gendarmes.

Poussée par le camp loyaliste, cette réforme visait à élargir le corps électoral, gelé depuis 2007, pour les élections provinciales prévues en fin d’année. Le camp indépendantiste s’y est farouchement opposé, estimant que cela marginaliserait les électeurs autochtones.

Ces derniers jours, le camp indépendantiste avait déjà, avant les propos du chef de l’Etat, pris acte de la fin de la réforme électorale contestée.

« Nous pouvons convenir ensemble que les élections européennes auront fait échouer la loi constitutionnelle », a déclaré plus tôt mercredi le Parti kanak de libération (Palika), « l’heure doit être à la reconstruction de la paix et de la cohésion sociale ».

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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