Nicole Belloubet prend ses distances avec Attal lors d’une conférence de presse sur la rentrée lunaire
Affirmant « la continuité du service de l’Etat », le ministre de l’Education, dans un contexte politique inédit, a fait le point sur les grands axes de la rentrée. Se laissant aller à une grande liberté de ton.
« Vous n’êtes jamais candidat à un poste ministériel. Mais si vous me demandez si je veux continuer, la réponse est oui. Je suis également capable d’aller cueillir des champignons à l’automne« , a répondu une Nicole Belloubet visiblement détendue aux journalistes à l’issue de sa conférence de presse.
Inédit et lunaire. La conférence de presse de rentrée, événement pédagogique majeur qui fixe les grandes orientations politiques de l’année à venir, a été tenue ce mardi par un ministre de l’Education démissionnaire. A l’image de l’ensemble du gouvernement Attal resté au pouvoir, près de deux mois après des législatives qui n’ont pas renforcé la majorité présidentielle.
Quelques coups de gueule à Gabriel Attal
« Les cloches des salles de classe ne correspondent pas à celles du Palais Bourbon« , a commencé la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet, expliquant en préambule qu’elle était « bien conscient » de « « contexte sans précédent sur le plan politique ». « Mais le rôle d’un ministre est de mener à bien la mission qui lui est confiée jusqu’au bout, y compris lorsqu’il s’agit des affaires courantes..
« «Conscience professionnelle», «éthique personnelle», «continuité du service de l’État» » Si Nicole Belloubet a endossé le rôle d’une fonctionnaire zélée, elle a aussi joué son rôle et s’est permis une grande liberté de ton, usant notamment d’ironie envers le Premier ministre Gabriel Attal, son prédécesseur rue de Grenelle. Femme de gauche, Nicole Belloubet a largement pris ses distances avec le « choc des savoirs » que Gabriel Attal avait lancé avec tant de fracas.
Les groupes « besoin » – initialement appelés « niveau » par Gabriel Attal – seront mis en place «avec pragmatisme et flexibilité« , a répété le ministre, laissant « institutions et enseignants» carte blanche. Le brevet, qui, en 2025, devait devenir le passeport nécessaire pour passer en deuxième année et entrer au lycée ? Le décret est « congelé« , a-t-elle expliqué. Les nouveaux programmes de français et de mathématiques pour le primaire, qui devaient entrer en vigueur cet automne, mais qui ont finalement été repoussés d’un an ? « Une chanceelle a dit. Les enseignants auront toute une année pour les maîtriser.
L’enseignement privé rappelé à l’ordre
Dans ce discours d’une heure, le ministre a également longuement parlé de la nécessité de «diversité sociale et éducative» et la lutte contre «missions» sociale et géographique. Une mission qu’elle aurait « « J’aimais diriger »« Les résultats produits par le protocole signé sous Pap Ndiaye avec l’enseignement catholique, seront examinés », a-t-elle expliqué, avant un petit aparté à l’adresse de l’enseignement privé sous contrat, auquel elle a rappelé – code de l’éducation à l’appui – ses obligations en la matière.à partir de septembre 2024 » dit-elle.
Le budget à venir ? Nicole Belloubet a consacré « quelques mots, hésitant. » La semaine dernière, le Premier ministre a notifié les premiers plafonds de crédits et d’emplois, qui constitueront une base technique pour le futur gouvernement.Des plafonds qui nous obligeraient à être particulièrement stricts budgétairement. Pour ma part, je considère qu’il faudrait au moins protéger le budget de l’Éducation nationale », a-t-il ajouté. a déclaré le ministre démissionnaire.
» Vous savez, j’écoute France Inter. Désolé pour les autres radios.
Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation.
Pas un mot, en revanche, sur l’expérimentation de l’uniforme lancée par Gabriel Attal et annoncée dans une centaine d’établissements pour cette rentrée.90 établissements ont lancé » a-t-elle répondu lorsque les journalistes l’ont interrogée. Il en va de même pour les cours d’empathie que son prédécesseur avait largement vendus. « Nous avons fait beaucoup de choses » répondit-elle simplement, avant de glisser que lors du seul cours d’empathie auquel elle avait assisté, elle avait vu « Brigitte Macron embrasse Gabriel Attal« .
Nicole Belloubet en roue libre ?Ce que je dis ici n’engage que moi. Je suis un ministre démissionnaire.« , a répété le ministre qui, lors de ce discours décalé, a évoqué à plusieurs reprises France Inter : « Tu sais que j’écoute France Inter. Désolé pour les autres radios. »