Nervosité à la Bourse de Paris, élections législatives françaises et inflation américaine en ligne de mire
Un week-end à risques pour les marchés financiers. La preuve, la Bourse de Paris fait, une nouvelle fois, grise mine. La tendance reste fragilisée par le risque politique en France, à deux jours du premier tour des législatives, et par la publication dans l’après-midi d’une mesure phare sur les prix aux Etats-Unis.
À 14h30, le bureau des statistiques du ministère du Travail publiera les données sur le revenu et la consommation des ménages américains en mai, ainsi que la mesure de l’inflation la plus surveillée par la Réserve fédérale. L’indice sous-jacent devrait afficher un taux annuel de 2,6%, en baisse de deux dixièmes par rapport au mois précédent. Ce serait son niveau le plus bas depuis mars 2021. Mais attention », après les surprises à la hausse de l’inflation au Canada et en Australie, si l’inflation du « core PCE » s’avère bien supérieure au consensus, cela alimentera les craintes sur la fin de la tendance désinflationniste au niveau mondial », note Tony Sycamore, analyste chez IG.
A mi-séance ce vendredi, le Cac 40 perdait 0,38% à 7.502 points, avec L’Oréal en dernière position. Le numéro un mondial de l’industrie cosmétique a perdu près de 3%, après avoir déjà souffert la veille des propos de son directeur général, qui, lors d’un événement organisé par JPMorgan à Paris, a revu à la baisse ses prévisions de croissance. du marché mondial de la beauté pour 2024, les ramenant à 4,5%-5%, contre une précédente prévision de 5%, en raison de la stagnation du marché chinois, rapporte l’agence Bloomberg, citant un porte-parole de l’entreprise.
L’écart franco-allemand se creuse avant le 1er tour
Hors indice phare, Antin gagne 4,9% grâce au passage de Citi de « neutre » à « achat » tandis qu’Air France-KLM perd 4,5% en réaction à la dégradation de Barclays de « surpondérer » à « pondération en ligne », invoquant l’instabilité politique en France.
L’écart entre les obligations françaises et allemandes à 10 ans, qui mesure la prime de risque pour les prêts à la France plutôt qu’à l’Allemagne, très sûre, a atteint son plus haut niveau depuis 2012, à 84 points de base. Plusieurs observateurs ont prévenu que les propositions budgétaires de l’alliance de gauche et d’extrême droite, respectivement deuxième et première dans tous les sondages, pourraient déclencher une crise des marchés « à la Liz Truss » (du nom de l’ancienne Première ministre britannique, dont le projet un mini-budget au financement flou avait affolé les marchés et conduit à sa démission au bout de 45 jours, ndlr).
Dans le meilleur des cas, sans majorité absolue, un gouvernement technique serait « bricolé », estime Andrew Kenningham de Capital Economics, où le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire « Ils réduiraient considérablement leurs programmes lorsqu’ils seraient confrontés à la réalité de la formation d’un gouvernement. Et même alors, l’écart entre les rendements français et allemands restera plus élevé qu’avant la dissolution de l’Assemblée nationale. « , a poursuivi l’économiste en chef.
Une ouverture légèrement positive se dessine à Wall Street. A contre-courant, Nike pourrait chuter de 14% selon les échanges d’avant-Bourse après la publication d’un chiffre d’affaires et de prévisions inférieures aux projections des analystes. Dans le sillage du leader mondial des vêtements et équipements de sport, Foot Locker, Under Armour et Lululemon devraient également chuter, tout comme Puma (-2,6%) et JD Sports (-4,1%) en Europe.