Mer Rouge : une frégate française détruit le drone de surface qui menaçait le pétrolier grec M/V Sounion
Même si le rythme de leur activité a ralenti ces derniers temps, il n’en demeure pas moins que les rebelles houthis (liés à l’Iran) poursuivent leurs attaques contre le trafic maritime en mer Rouge, depuis le Yémen. Le 21 août, deux navires ont été pris pour cible.
Le cargo SW North Wind I, battant pavillon panaméen, a signalé trois explosions alors qu’il naviguait dans le golfe d’Aden. Aucun projectile ne l’a toutefois touché et il a pu poursuivre sa route. En revanche, le pétrolier M/V Sounion, exploité par la compagnie grecque Delta Tankers, a eu moins de chance.
Le M/V Sounion, qui faisait route vers Agios Theodoros (Grèce) après avoir quitté un port irakien et naviguait à environ 70 milles nautiques à l’ouest de Hodeidah, a été interpellé par deux petites embarcations, la première transportant entre trois et cinq personnes et la seconde une dizaine. Selon l’Agence britannique de sécurité maritime (UKMTO), un bref échange de tirs d’armes légères a suivi. Le pétrolier a ensuite été touché par « deux projectiles non identifiés avant d’être touché par un troisième ».
Bien qu’elle n’ait pas fait de victimes parmi les 25 membres de l’équipage (2 Russes et 23 Philippins), cette attaque a provoqué un incendie à bord et le « navire a perdu sa propulsion ».
Plus tard, la force navale européenne EUNAVFOR Aspides a envoyé une frégate de défense aérienne française (AFD) – probablement le Chevalier Paul, qui a traversé le canal de Suez le 16 août – pour assister le pétrolier grec.
Cependant, le 22 août, en arrivant aux côtés du M/V Sounion, la frégate française doit neutraliser un drone de surface qui, a priori, se dirigeait vers le pétrolier à l’arrêt.
Une autre protection rapprochée réussie a été fournie à un groupe de navires marchands dans la zone d’opération par un destroyer 🇫🇷 dans le cadre de l’opération ASPIDES.
L’EUNAVFOR ASPIDES 🇪🇺, dotée d’un mandat défensif, agit en tant que fournisseur crédible de sécurité maritime de l’UE, dans le but de préserver la liberté de navigation… pic.twitter.com/HE5gVnnBV8
— EUNAVFOR ASPIDES (@EUNAVFORASPIDES) 21 août 2024
« Lors de l’approche de la zone de l’incident le matin du 22 août, un USV (véhicule de surface sans pilote) a été neutralisé avec succès car il représentait une menace pour le M/V Sounion et son équipage », a déclaré à Reuters un responsable de l’EUNAVFOR Aspides.
La frégate de la Marine nationale française a probablement utilisé l’un de ses trois canons télécommandés Narwhal de 20 mm pour détruire le drone de surface hostile. C’est du moins ce que laissent penser les images de l’incident, publiées par le site spécialisé grec OnAlert puis par l’Etat-major des armées (EMA).
Avec son équipage recueilli par le navire français, le M/V Sounion est actuellement immobilisé entre « le Yémen et l’Érythrée ».
Le 21 août, le MV SOUNION, qui n’avait pas demandé la protection d’EUNAFVOR ASPIDES 🇪🇺, a été attaqué dans la zone sud de la mer Rouge et a perdu la puissance de son moteur.
Suite à une demande du capitaine, l’opération a dépêché un navire afin de secourir l’équipage.
En approchant… pic.twitter.com/gdSbTjmzRm
— EUNAVFOR ASPIDES (@EUNAVFORASPIDES) 22 août 2024
« Avec 150 000 tonnes de pétrole brut à bord, le M/V Sounion représente désormais un danger pour la navigation et l’environnement. Il est essentiel que tous les acteurs de la zone fassent preuve de prudence et s’abstiennent de toute action qui pourrait conduire à une détérioration de la situation actuelle », a déclaré l’EUNAVFOR Aspides.
Photo : État-major de l’armée