Macron, Sissi et Abdallah II mettent en garde contre les « conséquences dangereuses » d’une offensive à Rafah
Dans un article publié dans quatre quotidiens, les présidents français et égyptien ainsi que le roi de Jordanie appellent à un cessez-le-feu « immédiat » et à la libération de « tous les otages » à Gaza, tout en mettant en garde contre une offensive à Rafah.
Les présidents français Emmanuel Macron, égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi jordanien Abdallah II ont appelé lundi 8 avril à un cessez-le-feu « immédiat » et à la libération de « tous les otages » à Gaza et ont mis en garde Israël contre les « conséquences dangereuses » d’une offensive. à Rafah.
« La guerre à Gaza et les souffrances humaines catastrophiques qu’elle provoque doivent cesser immédiatement », écrivent-ils dans un article publié dans quatre journaux, français (Le Monde), américain (Washington Post), jordanien (Al-Raï) et égyptien. (Al-Ahram).
« Face au nombre intolérable de victimes (…) nous soulignons la nécessité urgente d’établir un cessez-le-feu permanent à Gaza », ont-ils insisté, appelant à la « mise en œuvre immédiate et inconditionnelle » de la résolution. de 2728 du Conseil de sécurité des Nations Unies dans ce sens.
Une date fixée pour l’offensive sur Rafah
Les trois dirigeants insistent également sur « l’urgence de mettre en œuvre l’appel du Conseil de sécurité à la libération immédiate de tous les otages » détenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Les négociateurs des États-Unis, de l’Égypte, du Qatar, d’Israël et du Hamas se sont réunis dimanche au Caire pour une nouvelle tentative visant à parvenir à une trêve liée à la libération des otages. Le média égyptien pro-gouvernemental Al-Qahera News a fait état de « progrès significatifs » dans les discussions.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté annoncé lundi qu’une date avait été fixée pour une offensive sur Rafah, au sud de la bande de Gaza, malgré l’opposition de Washington.
« Une telle offensive ne fera qu’augmenter les pertes humaines et les souffrances, aggraver le risque et les conséquences d’un déplacement forcé massif de la population de Gaza et conduire à une menace d’escalade dans la région », préviennent les dirigeants français, égyptien et jordanien.
Ils appellent également à une « augmentation massive de la fourniture et de la distribution de l’aide humanitaire » à Gaza, « de toute urgence ». « Les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement exposés au risque de famine ; cela est déjà en train de s’implanter », affirment-ils.
Solution à deux États
Les institutions des Nations Unies et les organisations humanitaires, dont l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, très contestée par Israël, « doivent bénéficier d’un accès total et sûr » à Gaza, insistent-elles encore, condamnant les « attaques ayant entraîné la mort de travailleurs humanitaires ». et plus récemment l’attaque d’un convoi humanitaire de l’ONG World Central Kitchen.»
L’UNRWA est dans la tourmente depuis qu’Israël a accusé 12 de ses employés d’être impliqués dans la vaste attaque du groupe islamiste palestinien Hamas sur son territoire le 7 octobre.
« Aucune paix au Moyen-Orient ne peut venir du terrorisme, de la violence ou de la guerre. Elle résultera de la solution à deux Etats », palestiniens et israéliens, soulignent MM. Macron, Sissi et Abdallah II, exhortant Israël à mettre fin aux « activités de colonisation » comme ainsi que la « confiscation des terres » et la « prévention de la violence des colons ».